Henri Rubinstein : Absolument. Le rire, c’est un moyen de communication qui soude le groupe. Le rire permet une communication non verbale. C’est d’ailleurs un moyen de communication, bien avant le langage lui-même, car nous pouvons rire ensemble sans pour autant parler la même langue. C’est aussi un bon moyen de détente. Le rire a une résonance proche du yoga. Il agit au niveau du cerveau par le système antistress. Souvent, les réunions peuvent avoir une atmosphère stressante, tout dépend de ce qui est à l’ordre du jour. Mais si l’on rit, cela se passe beaucoup mieux et les choses sont abordées différemment.

H. R. : Rire ensemble, c’est une façon de souder le groupe. Cela fait une sorte de barrière psychique contre l’injustice du monde. Le rire offre une résistance, notamment dans les régimes autoritaires. En entreprise, on peut aussi rencontrer certaines situations qui engendrent du stress. Sans compter les relations de pouvoir, avec les tensions que cela génère. Et lorsque l’on rit, on fabrique des substances contre l’anxiété, des substances antidouleur, les endorphines. L’adrénaline se produit aussi en début de rire. C’est comme une Cocotte-Minute. Et le fait d’être détendu permet de s’ouvrir à la connaissance. Plus on rit, plus on comprend les histoires que l’on nous raconte. Le rire permet de mettre tout le monde en marche et de libérer l’agressivité, d’évacuer. C’est une purge émotionnelle.

H. R. : Oui. J’ai souvent tendance à dire qu’il faut faire sérieusement les choses qui ne sont pas sérieuses. Il faut rire. Le rire rompt l’isolement et il est bon pour la santé. C’est une gymnastique douce qui sollicite les muscles du visage, mais aussi de tout le corps, jusqu’au diaphragme. Il élimine une partie du cholestérol et renforce le système immunitaire. La bonne humeur se répercute sur la santé et sur la productivité.