Deux plaintes contre X ont été déposées, fin octobre, à l’encontre de la société AC Environnement, pour mise en danger d’autrui, aux tribunaux de grande instance de Paris et de Roanne. Ces plaintes émanent d’une trentaine de salariés et ex-salariés de l’entreprise qui ont été en contact, depuis au moins 2016, avec des concentrations de chloroforme représentant 25 fois la valeur limite d’exposition professionnelle. Les salariés, qui travaillaient en laboratoire sans protection adéquate, ont en outre manipulé des produits très toxiques tels que l’acétone et l’éthanol. Il s’agit de solvants qui, comme le chloroforme, ont la particularité d’être cancérigènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction. Le pot aux roses a été découvert suite à l’intoxication d’une salariée, qui a sollicité la médecine du travail en novembre 2018. Selon les analyses sanguines, son taux de trichlorométhane atteignait 88,2 microgrammes par litre de sang… soit 88 fois plus que la valeur constatée dans la population en général. Peu après la publication de ses résultats, les salariés d’AC Environnement ont découvert qu’un rapport, reçu dès juin 2016 par la directrice d’un des laboratoires de l’entreprise, faisait état de concentration de chloroforme atteignant jusqu’à 242,6 milligrammes par mètre cube d’air, alors que l’exposition professionnelle maximale est fixée à 10 mg/m³. Aujourd’hui, plusieurs salariés et ex-salariés font état de divers problèmes de santé : hépatite, infertilité, complications de grossesse, douleurs neurologiques, asthénies ou nausées. Ils travaillaient tous comme laborantins et une de leurs missions consistait à détecter la présence d’amiante dans des échantillons collectés par AC Environnement. Il faut dire que cette société est spécialiste du diagnostic immobilier. Et que, comme le proclame son site Internet, « la santé des occupants du bâti est sa vocation ».