Le 26 juillet dernier, la Haute Cour de Gauteng, à Johannesburg, a pris une décision historique. Après des années de combat judiciaire, la justice sud-africaine a en effet validé un accord garantissant une indemnisation d’un montant minimum de 3 200 euros à l’ensemble des mineurs ayant travaillé depuis 1965 dans six compagnies aurifères implantées en Afrique du Sud et ayant, de ce fait, contracté une infection pulmonaire. Une mesure susceptible de concerner plus de 100 000 ouvriers, salariés ou ex-salariés des compagnies Anglo American SA, Gold Fields, Ashanti, African Rainbow Minerals, Sud Harmony Gold et Sibanye Stillwater. La plupart de ces mineurs sont aujourd’hui décédés des suites de la silicose, une affection pulmonaire provoquée par l’inhalation de poussières de silice, notamment lors du forage des roches. Ce sont donc leurs ayants droit qui pourront prétendre aux sommes versées au titre de réparation du préjudice. Le quotidien d’informations sud-africain « The Star » a estimé que cette décision de justice constituait « un précédent important, qui devrait inciter toutes les entreprises engagées dans des activités dangereuses à garantir la santé de leurs employés bien au-delà de la durée de leur contrat de travail ». Les mines d’or d’Afrique du Sud, qui ont longtemps fait la richesse du pays, étaient connues pour être les plus profondes et les plus dangereuses au monde. Il est désormais acté qu’elles furent aussi les plus meurtrières du XX^e siècle.

Source : Courrier international.