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Idées

La blockchain, une nouvelle façon d’établir de la confiance

Idées | Bloc-notes | publié le : 01.04.2019 | Bénédicte Tilloy

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La blockchain, une nouvelle façon d’établir de la confiance

Crédit photo Bénédicte Tilloy

Vous connaissez sans doute le bitcoin, cette monnaie numérique née de la technologie des blockchains. Les usages possibles des blockchains vont bien au-delà du monétaire : le transfert d’actifs, la traçabilité des produits, et les contrats intelligents capables d’exécuter automatiquement les conditions et les termes convenus lors de leur signature, sans nécessiter ensuite d’intervention humaine.

Leur impact est potentiellement énorme, car leur caractère infalsifiable et transparent peut redéfinir notre façon d’établir de la confiance à l’échelle de la société.

Plutôt que de risquer de le subir, le pays souhaite au contraire l’anticiper, voire en prendre le lead.

Au mois de mars, à l’Assemblée nationale, un colloque était consacré à la blockchain. Des speakers très pointus techniquement ont expliqué comment développer les compétences de nos ingénieurs, à grande échelle, pour ne pas louper le coche de cette révolution qui s’annonce.

Comme souvent en France, on a beaucoup parlé technique, un peu moins métier, et très peu usages.

L’innovation, c’est la rencontre entre une rupture technologique et des usages

Or, il faut qu’une nouvelle technologie rencontre un usage pour qu’elle se développe. Elle doit répondre au besoin réel d’un utilisateur, lui régler un problème, ou lui simplifier l’accès à un service. Comme il ne sait pas toujours exprimer ses attentes, on a besoin que certains sachent l’observer avec empathie et se mettre à sa place, puis dialoguent avec d’autres pour les traduire dans des produits simples. L’idée est d’utiliser la nouvelle technologie, sans que les utilisateurs aient besoin de la comprendre.

Il ne s’agit donc pas uniquement de former des experts de la blockchain, si on veut en développer l’usage dans le pays. C’est en y intéressant les sciences humaines et les designers, c’est en leur permettant de travailler ensemble, avec les ingénieurs, pendant leurs études, sur des projets communs, que la France aura une chance de prendre le lead dans le domaine.

Ainsi avons-nous intérêt à ce que les universités et les grandes écoles coordonnent des programmes de recherche sur la technologie blockchain en y associant toutes les disciplines possibles.

Associer les métiers potentiellement menacés par les nouvelles technologies

Lorsque l’on en fait des tonnes sur la nécessité d’adopter une nouvelle technologie pour ne pas rester à la traîne, et que dans le même temps on annonce qu’elle va rendre obsolète certains métiers, on crée par construction de l’inquiétude et de l’insécurité chez ceux qui les exercent. Ceux-ci organisent d’autant plus la résistance qu’ils jouissent d’un statut particulier. Et c’est autant d’énergie gâchée qui aurait pu être consacrée à la formation !

Les personnes exerçant les métiers menacés doivent pouvoir comprendre les nouvelles technologies, se les approprier progressivement, et identifier les usages possibles dans leur profession. L’idée est de focaliser sur de nouvelles opportunités plutôt que de concentrer l’attention sur les seules menaces.

Puisqu’il s’agit de réfléchir à la manière dont le pays pourrait prendre des initiatives pour développer la blockchain, encourageons le développement de tiers lieux par verticale métier : ces lieux seraient consacrés au dialogue entre les métiers existants, les nouvelles technologies au service de premières expériences qui soit rencontreront leur marché, soit apprendront mieux de leurs échecs que tout enseignement théorique ne pourra jamais le faire.

Auteur

  • Bénédicte Tilloy