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Le journal des RH

Le grand mécano post-réforme a commencé

Le journal des RH | Formation | publié le : 01.10.2018 | Laurence Estival

Après le vote définitif de la loi, la réforme est entrée dans le vif du sujet avec la publication du rapport Marx-Bagorski. Les opérateurs de compétences deviendront un des piliers du nouveau dispositif.

Les OPCA ont vécu. Vive les OPCO ! Plus qu’un changement de sigle, la création des opérateurs de compétences qui succéderont en janvier prochain aux opérateurs paritaires de collecte agréés, marque une transformation plus profonde : si la collecte des fonds formation sera confiée à l’Urssaf, pour remplir les missions qui leur sont désormais confiées (promotion et financement des contrats d’apprentissage et de professionnalisation, appui aux branches adhérentes, et notamment aux PME et TPE, dans la définition de leur politique formation et de gestion prévisionnelle des compétences), il est nécessaire d’organiser ces nouveaux opérateurs non plus sur une logique de branche mais sur une logique de secteurs et de compétences. « La transformation doit être pensée autour d’enjeux cohérents », pointe René Bagoski, un des deux auteurs avec Jean-Marie Marx du rapport sur le sujet publié le 28 août dernier. Au terme de ces réflexions, il ne devrait plus rester que onze structures1 au lieu des 20 actuelles.

Dans les coulisses, les tractations ont déjà commencé, et notamment dans les OPCA interprofessionnels qui vont devoir faire ce travail d’inventaire… Si à une première lecture du rapport, des interrogations ont pu pointer quant à leur devenir, les rapporteurs se sont voulus rassurants. « Dans nos recommandations nous précisions qu’ils ont un rôle important à jouer car leur ancrage territorial est particulièrement précieux mais un recentrage pourra s’avérer nécessaire, en fonction des discussions des branches. Agefos PME compte 51 branches adhérentes et Opcalia, 31 », souligne René Bagoski. Le directeur général d’Opcalia, Yves Hinnekint, en est d’ailleurs conscient. « Nous réfléchissons à une recomposition », indique-t-il, mentionnant son intention d’orienter davantage le futur OPCO qui résultera de ces cogitations vers le secteur des services.

Cette réflexion, qui doit être achevée le 31 décembre, ne sera pas simple : nombre d’experts rappellent le risque « social » de tels regroupements. René Bagorski se veut quant à lui rassurant : « Cette question ne faisait pas partie de notre mission. Mais quand on regarde les fonds que devront gérer les OPCO et l’étendue de leurs missions, notamment en matière de conseil, ils auront besoin de compétences ! » À suivre…

(1) Agriculture et transformation alimentaire, industrie, construction, mobilité, commerce, services financiers et conseil, santé, culture et média, cohésion sociale, services de proximité et artisanat, travail temporaire, propreté et sécurité.

Auteur

  • Laurence Estival