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Idées

Laurent Berger rêve de réenchanter le travail

Idées | Livres | publié le : 07.06.2018 | Irène Lopez

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Laurent Berger rêve de réenchanter le travail

Crédit photo Irène Lopez

Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT depuis 2012, exhorte à se « mettre au boulot ». Mais cela ne veut pas dire « travailler plus ». Son dernier ouvrage est un véritable plaidoyer pour un travail libérateur, thème qui sera au programme du congrès confédéral de la CFDT à Rennes, du 4 au 8 juin.

« Obnubilés » par l’emploi, nous avons tous « oublié » le travail. Et encore plus le « bien-être » qu’il peut procurer. D’ailleurs, « Les travailleurs n’ont aucunement une conception doloriste, misérabiliste, avilissante du travail, cette conception sombre, voire mortifère, si souvent placardée dans la sphère publique. » Le syndicaliste assène également « Le travail est, en premier lieu, une expérience fondatrice de l’individu. » Pour affirmer son propos, Laurent Berger a choisi de dialoguer avec Denis Lafay, qui dirige la collection « Le monde en soi » aux Éditions de l’Aube. Outre le format du livre (plus grand qu’un format poche et moins dense que ne pourraient l’être des manifestes plus classiques), l’interaction de Laurent Berger et de Denis Lafay rend la lecture de l’ouvrage plaisante. Ce dernier, fondateur et directeur du média Acteurs de l’économie, est sans concession, ce qui apporte de la crédibilité à l’échange. Le « pitch » est simple : on ne peut parler que d’emploi. Il faut parler de travail, de son résultat, visible ou non, de l’organisation des entreprises, du sens de l’activité et du projet d’entreprise.

Le secrétaire général de la CFDT pense le travail dans un processus numérisé et mondialisé ou` les firmes peuvent être de plus en plus loin de chaque salarié. Il le pense dans la fonction publique, en particulier territoriale, ou` parfois le salarié ne voit plus le sens de sa mission souvent masquée par des contraintes financières. « Or nous ne pouvons penser seuls ces enjeux et leurs effets déstabilisants. Il nous faut un patronat qui pense ces bouleversements, un État qui puisse aller au-delà de ses problèmes d’équilibre financier ». L’appel est lancé.

L’auteur joue même les Cassandre : « Si nous laissons le syndicalisme devenir l’expression de la seule minorité des travailleurs des grands groupes et administrations, il perdra en pertinence et pourrait disparaître avec eux si le tissu économique change. »

Au boulot !

, Laurent Berger Dialogue avec Denis Lafay. Editions de l’aube. 152 pages, 16,90 euros.

Auteur

  • Irène Lopez