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Davantage de propriétaires augmente le risque chômage

Actu | Repères | publié le : 07.06.2018 | Alain Roux

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(l’intervalle de confiance. Source Insee)

Crédit photo Alain Roux

Une hausse de la densité de propriétaires au niveau local va « de pair avec une hausse du taux de chômage », annonce l’Insee dans son étude intitulée « Plus de propriétaires depuis cinquante ans : des effets secondaires défavorables à l’emploi ? » du 19 avril 2018. L’effet s’observe à l’échelle des zones d’emplois françaises, dont la taille varie. En premier lieu, rien ne permet de suspecter le rôle néfaste de la propriété sur l’emploi. Le chômage concerne davantage les locataires que les propriétaires, car exercer une activité, surtout si elle est stable, facilite l’accès à la propriété. Avec une augmentation de la densité de 10 points dans une zone d’emploi, le taux de chômage local baisse de 0,67 %. Pourtant, dans le même temps, les coûts du déménagement pour les propriétaires freinent « la fluidité du parc de logement », empêchant l’arrivée des candidats à l’emploi. Cette augmentation entraîne une hausse de chômage local de d’environ 1,28 %. Ce second effet l’emporte ainsi légèrement sur le premier, avec une différence de + 0,6 %, toutes choses égales par ailleurs (âge de la population locale, niveau d’éducation, etc.). Ce chômage concerne à la fois les propriétaires et les locataires, car tous deux rencontrent des difficultés pour trouver un logement proche des emplois, phénomène constaté dans plusieurs pays. Pour l’économiste britannique Andrew J Oswald, « les hommes et femmes au chômage ne peuvent déménager aux bons endroits. Des taux élevés de propriétaires limitent l’accessibilité des jeunes aux zones où ils pourraient trouver un emploi ». Or, le taux de chômage est plus élevé chez les jeunes actifs : 22,3 % pour les 15-24 ans, contre 8,8 % pour les 25-49 ans et 6,6 % pour les 50 ans ou plus, pour l’année 2017. Le risque de chômage reste très élevé en phase d’insertion professionnelle : en 2017, 17,8 % des actifs ayant terminé leurs études depuis 1 à 4 ans sont au chômage, contre 12,0 % de ceux sortis de formation initiale depuis 5 à 10 ans et 7,6 % pour ceux sortis depuis au moins 11 ans.

Auteur

  • Alain Roux