Imaginez que votre employeur puisse savoir ce qui se passe dans votre tête. Et qu’il détecte, en un clin d’œil, un pic d’angoisse, un coup de mou ou cette soudaine montée de colère qui s’empare certainement de votre cerveau à la lecture de ces lignes. Bienvenue en Chine et plus précisément chez Hangzhou Zhongheng Electric, une entreprise utilisant au quotidien la surveillance émotionnelle. Dans cette société, le personnel est équipé d’une casquette : un couvre chef intelligent, qui permet de décoder, en temps réel, les ondes cérébrales des salariés. Selon Hangzhou Zhongheng Electric, ce système permet d’adapter les rythmes de travail au besoin de ses employés. Un salarié fatigué ou stressé va ainsi se voir proposer une pause ou un jour de congé. Si on ignore quelles sont les suggestions faites aux salariés en colère (un arrêt, prolongé voire définitif, sera-t-il un jour notifié aux employés au sang chaud ?) l’entreprise se félicite des retombées économiques de cette technologie, qui lui aurait permis d’augmenter ses revenus de 140 millions de yuans en l’espace de deux ans. En Chine, une douzaine de sociétés utilisent au quotidien des technologies de surveillance similaires. Comme le souligne Qiao Zhian, professeur de psychologie du management à Beijing : « Il n’y a pas, en Chine, de loi susceptible d’encadrer ou de limiter le recours à ce type d’équipements. Si les employeurs y voient une façon d’augmenter leurs profits, les employés, engagés dans un rapport de force qui leur est défavorable, ne sont pas en mesure de s’y opposer. »

Source : South China Morning Pos