« Depuis mai 1968, nous avons gagné en autonomie et en capacité à agir, mais nous avons perdu en légèreté, en insouciance et en liberté. Cette perte s’explique par la double injonction qui nous est désormais faite : d’une part, la réussite sociale à tout prix par le biais professionnel ; d’autre part, une course effrénée à l’hédonisme. Pour l’avenir, il faut en finir avec cette double nasse dans laquelle notre rapport au travail est aujourd’hui pris et nous poser la première des questions : que puis-je faire pour être en accord avec moi-même, avec mes désirs et mes possibilités ? Cette sincérité, en somme, me paraît avoir un bel avenir dans le monde du travail : dans le management, cette pratique de l’attention à soi-même est une éthique de la responsabilité et de la confiance. L’autre défi qui nous incombe pour l’avenir, c’est de constituer un bien commun : la question du lien est un enjeu majeur du futur. »