Qu’est-ce qui permet de passer d’un métier à un autre ? France stratégie se penche, dans une étude de février 2018, sur l’influence des « compétences transversales », c’est-à-dire des compétences qui ne sont pas attachées à un métier particulier. Certaines sont reconnues et apparaissent dans les offres d’emploi : la capacité à travailler en équipe, l’utilisation d’outils informatiques, etc. D’autres sont moins identifiées, comme la capacité à répondre immédiatement à une demande. Cette compétence concerne à la fois les techniciens des banques, les dirigeants d’entreprises, ou les vendeurs. Enjeu pour les ressources humaines dans les recrutements et l’expression de leurs besoins, elles sont aussi un enjeu pour les politiques publiques, afin de faciliter les transitions professionnelles. Pour les populations les moins diplômées, leur reconnaissance pourrait compenser leur faible qualification et « accroître la confiance des employeurs ».

Dans les résultats observés, les compétences transversales favorisent en effet la mobilité vers un autre métier, où elles sont réutilisées. Ces changements de métiers sont plus fréquents à l’intérieur de l’entreprise, qu’à l’extérieur. L’effet inverse est également constaté : des compétences transversales poussent les individus à changer de voie. Bien sûr, il existe d’autres variables expliquant ces reconversions, comme les effets d’âge ou de génération : à situation égale, « un salarié de 20 à 24 ans a presque 1,4 fois plus de chances d’effectuer des efforts physiques qu’un salarié de 40 à 44 ans » (voir graphique). Par ailleurs, des phénomènes constituent des freins à la mobilité. Des effets de « frontières » empêchent de passer « d’un métier exercé très majoritairement par des hommes à un métier exercé très majoritairement par des femmes (et réciproquement) ».