Ah l’Espagne ! Ses taureaux, son machisme… mais aussi son mariage gay, autorisé huit ans avant son équivalent sur le sol français et désormais son congé paternité de quatre semaines, contre dix-huit malheureux jours en France. Depuis le 1^er janvier 2017, la durée du congé paternité des pères espagnols a été rallongée, passant de deux à quatre semaines. Ces dernières doivent être prises de manière consécutive, à n’importe quel moment du congé maternité – qui lui dure seize semaines – ou juste après la fin de ce dernier. Pendant toute la durée du congé, les pères perçoivent une allocation égale à 100 % de leur salaire. Et à en croire une étude publiée le 1^er février dernier, les papas espagnols ne se sont pas fait prier ! En effet, alors que de nombreux experts craignaient que l’allongement de ce congé dissuade les pères d’en profiter, de peur de « représailles » sur le lieu de travail ou par crainte de voir leurs perspectives de promotion menacées, c’est tout le contraire qui s’est produit : en l’espace d’un an, les demandes de congé émanant des papas ont augmenté de 8,6 % pour atteindre le chiffre record de 264 632 soit à peine 3 696 de moins que les congés maternité déposés en 2017. Seul hic : les dépenses liées à l’allongement du congé paternité et à l’accroissement des demandes, ont quant à elles fait un bond de presque 100 % et ont coûté la rondelette somme de 400 millions d’euros à l’État espagnol. Qui en a profité pour annuler le passage à cinq semaines du dit congé, qui devait entrer en vigueur cette année !