Entre accélération des recrutements, métiers en tension et salaires à la hausse, le marché du travail des cadres va reprendre de ses couleurs en 2018, selon l’enquête de rémunération européenne publiée par le cabinet de recrutement Robert Walters le 17 janvier.

« Nous allons constater des augmentations de salaires sur toutes les fonctions en pénurie de profils qualifiés. En période de reprise des recrutements, les entreprises doivent s’aligner sur les attentes des candidats qui ont le choix entre différentes offres d’emploi. Ce sont celles qui appliqueront les conditions salariales les plus favorables qui seront attractives auprès des cadres et réussiront à attirer les talents », indique Jean-Pierre Baudinat, Senior manager chez Robert Walters.

Les cadres seront ainsi 28 % à attendre une augmentation de plus de 7 % en 2018. Sans surprise, les compétences numériques, liées à la sécurité informatique ou à la data, ont été ultra-recherchées par les entreprises. Avec un volume d’offres d’emploi en hausse de 15 % en 2017, les postes RH, tels que chargés de recrutement ou responsables des rémunérations et avantages sociaux, sont arrivés également en tête des métiers les plus prisés. Les récentes réformes du Code du travail conduites par le gouvernement et la multiplication des normes ont en effet poussé les entreprises à recruter des spécialistes des sujets réglementaires, de la gestion des risques et de la conformité.

Les évolutions du droit social français ont aussi boosté la création d’emploi dans le secteur juridique (+ 5 %) et surtout du conseil (+ 10 %) ; les entreprises cherchant à s’entourer d’experts en transformation capables de piloter l’innovation et la conduite du changement. Résultat, les professionnels évoluant dans le domaine du conseil seront les grands gagnants en matière de hausses de salaires en 2018, avec une augmentation moyenne de 17 % voire sur certains postes comme celui d’Associé-Partner de 20 %. Enfin, ceux du retail verront bondir leurs rémunérations de 11 %, de la finance de 10 %, de l’ingénierie et de la supply chain de 8 %, des technologies de l’information de 7 % et ceux des ressources humaines et du juridique de 6 %. Les directeurs et responsables RH bénéficieront d’augmentation de 13 % et les directeurs juridiques et les responsables droit social profiteront d’une hausse de 10 %.

« Après une période de stagnation des rémunérations, les candidats à un changement de poste seront plus attentifs au critère du salaire. Ils vont profiter de cette embellie sur le marché pour redynamiser leur carrière et compenser des salaires plus bas sur les années précédentes. Cependant, mener une politique de rémunération attractive ne sera pas suffisant pour attirer des talents », prévient Jean-Pierre Baudinat. Selon Robert Walters, les cadres placent en tête de leurs critères de choix de leur employeur l’intérêt du poste (70 %), l’équilibre vie privée/vie professionnelle (56 %) et la qualité du management (53 %).