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Travail collaboratif, soft skills et tabous…

Idées | Bloc-notes | publié le : 04.01.2018 | Bertrand Dalle

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Travail collaboratif, soft skills et tabous…

Crédit photo Bertrand Dalle

Le revenu universel, seule réponse à la crise du travail ?

Je viens de passer une semaine à la Singularity University, à San Francisco. J’étais venue y chercher de l’inspiration. Puisqu’il semble qu’une très grande proportion de jobs va disparaître, piqués par l’intelligence artificielle et que certains affirment que la machine est en passe de nous remplacer tous, je me suis demandée quelle réponse y apportaient les gourous de la Silicon Valley.

De façon convergente, quelle que soit leur discipline, ils militent tous pour le revenu universel, seul capable, d’après eux, de subvenir à nos besoins élémentaires. Ils se proposent de rémunérer la valeur que nous créons par les données que nous produisons – rien qu’en existant – et qui sont le nouvel or noir du capitalisme cognitif. C’est aussi une réponse assumée au fait qu’il est désormais difficile de déterminer la contribution de chacun à la valeur créée puisque le travail d’aujourd’hui devient de plus en plus collaboratif. Étonnant de constater que le capitalisme libertarien de la Silicon Valley accouche de solutions jusque-là revendiquées par les penseurs du socialisme.

Aimer apprendre, une posture qui facilite l’employabilité

Quelques jours avant de partir, j’avais animé le digilab social, ce do-tank qui réunit syndicalistes, managers et experts RH autour du numérique. Paul Duan, créateur de la plateforme Bob l’Emploi a introduit nos travaux. Sa plateforme propose à chaque chercheur d’emploi un accompagnement personnalisé. Nous lui avons demandé les compétences qu’ont en commun ceux qui retrouvent plus facilement un travail. Réponse : il s’agit moins de compétences techniques que de compétences de savoir-être. Les plus « chanceux » sont ceux qui aiment apprendre, quels que soient leur âge ou leur formation initiale, et qui accueillent les conseils avec ouverture et curiosité. Développer l’envie de se former, c’est l’enjeu principal de l’employabilité pour les années qui viennent. Nous ne savons pas forcément quels métiers nouveaux sont susceptibles d’émerger demain, en revanche, il faudra les apprendre !

Des compétences, et pas uniquement un métier

Revenons au digilab social. Nous avons travaillé sur la gestion prévisionnelle de l’emploi et des compétences. À quoi sert-elle ? À anticiper les métiers de demain, à préparer les collaborateurs, à les exercer, à donner du sens à leur trajectoire professionnelle en leur permettant d’être acteurs de leur employabilité. D’où la nécessité de raisonner en compétences plutôt qu’en métiers et d’aider les salariés à les partager, quel que soit le contexte dans lequel ils les exercent.

Puisque le digilab social est avant tout un do-tank qui encourage ses participants à imaginer des expérimentations, des propositions très intéressantes – et convergentes d’ailleurs – ont été formulées : proposer aux salariés de co-construire avec l’entreprise la vision de l’évolution de leur métier grâce à une plateforme participative et interactive. Cette démarche bottom-up permettrait de placer chacun dans une posture dynamique, d’imaginer les scénarios qui font le plus envie et de déconstruire quelques tabous.

Les participants ont également imaginé la construction de visions territoriales dépassant le cadre d’une seule entreprise et la création d’une bourse de compétences permettant à chacun de décrire son profil en élargissant à la sphère privée la description de ses compétences, ce qui a recueilli un très grand intérêt.

Auteur

  • Bertrand Dalle