En Bretagne, le placement en liquidation judiciaire d’un abattoir de volailles pousse des ouvriers à séquestrer un secrétaire d’État. Tandis que les médias accourent, que les CRS envisagent l’assaut, l’usine devient un microcosme où s’expriment la détresse, les doutes mais aussi la force nouvelle des salariés. Dans « Les châteaux qui brûlent », Arno Betina transforme l’insurrection des laissés pour compte en opéra politique. Au gré des chapitres, il donne la parole aux parties prenantes et laisse s’entrecroiser leurs convictions. Socialiste, Pascal Montville rêve de décroissance et de développement durable, quand les salariés veulent sauver leurs emplois, accusés (facilement) de contribuer à la misère du Tiers-Monde, à l’épuisement de la planète, à la malbouffe.
Arno Bertina, Éditions Verticales, 420 pages, 21,90 euros.