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Idées

L’héritage syndical de Georges Séguy

Idées | Livres | publié le : 06.11.2017 | Jean-Paul Coulange

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L’héritage syndical de Georges Séguy

Crédit photo Jean-Paul Coulange

Un livre posthume réalisé à partir d’entretiens retrace la vie et l’œuvre syndicale de cet ancien secrétaire général de la CGT, disparu en 2016.

« Georges n’est plus » écrit Bernard Thibault, l’ex-numéro un de la CGT dans la préface de cet ouvrage biographique consacré à Georges Séguy, décédé pendant l’été 2016, « mais sa pensée et sa contribution immense au syndicalisme français et international n’ont pas disparu pour autant ». De fait, le nom de Georges Séguy est indissociable de l’histoire de la centrale ouvrière de la porte de Montreuil, dont il est devenu le secrétaire général en 1967, pendant les Trente Glorieuses. Âge d’or du syndicalisme français, ces décennies de forte croissance économique ont donné du « grain à moudre » aux syndicats, selon l’expression consacrée d’André Bergeron, ancien secrétaire général de Force Ouvrière. Surtout lors des fameux accords de Grenelle, en mai 68, dont Georges Séguy fut l’un des principaux acteurs. Relèvement du Smig d’alors, hausse des salaires, réduction du temps de travail, paiement partiel des jours de grève, création de la section syndicale d’entreprise… les partenaires sociaux de l’époque réunis à Matignon autour de Georges Pompidou ont écrit l’une des pages les plus riches de notre histoire sociale.

Tiré d’un film tourné en 2000 chez Georges Séguy, dans le Loiret, ce livre-récit, ressorti des archives de l’Institut CGT d’histoire sociale, des années après la publication de son autobiographie (« Résister, de Mauthausen à mai 68 », l’Archipel, 2008) revisite son héritage syndical : indépendance du syndicat vis-à-vis des partis politiques, PCF y compris, recherche de l’unité syndicale entre les différentes organisations de salariés, exigence de démocratie dans le fonctionnement interne de la CGT, détermination sans faille dans la conduite des mouvements sociaux, promotion du rayonnement international de la centrale ouvrière, tels ont été les priorités et les combats de Georges Séguy, repris ensuite, après 1992 par Louis Viannet et son successeur Bernard Thibault. Avec Georges Séguy – et Edmond Maire, disparu en octobre – la CGT, et le monde syndical dans son ensemble, a perdu un de ses grands acteurs.

Ce que la vie m’a appris.

Georges Séguy. Les Éditions de l’Atelier. 208 pages, 17 euros

Auteur

  • Jean-Paul Coulange