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La croissance potentielle ne bénéficie pas de la révolution numérique

Actu | Repères | publié le : 06.11.2017 |

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La croissance potentielle ne bénéficie pas de la révolution numérique

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La croissance potentielle ne rattrape pas son niveau d’avant la crise. De 2000 à 2007, elle était de l’ordre de 2 %, alors que pour 2017-2020, « elle serait autour de 1,25 % », selon une étude de la direction du Trésor, parue le 28 septembre. C’est ce chiffre que le gouvernement vient de retenir pour le projet de loi de financement de la Sécurité sociale et qui sert plus largement de base aux prévisions de croissance. La croissance potentielle est une estimation d’une croissance sur le long terme, sans les aléas de la conjoncture. Elle est considérée comme une tendance minimale : le gouvernement table sur 1,7 % de croissance réelle de 2017 à 2020 et parie sur une amélioration (1,8 %) pour 2022. L’indicateur est à prendre avec des pincettes car il est bâti sur des estimations bancales et discutables : la capacité des entreprises à embaucher sans créer d’inflation, le capital disponible, et la « part inexpliquée de la croissance » qui reflète « les grandes tendances du progrès technique ».

Pourtant, cette baisse à 1,25 % pose question. Elle résulterait avant tout d’« une tendance générale de ralentissement du progrès technique » et « des conséquences durables de la crise de 2008 », observées dans tous les pays avancés. Nous serions ainsi dans un cycle de croissance molle durable, démarré en 2011, qui perdurerait au moins jusqu’en 2020. Un cycle post-crise de 2008, dont l’économie peine à se relever. Mais aussi un cycle où la révolution numérique, qui avait créé un élan d’espoir et de reprise, ne produit pas les effets escomptés. Pour la période 2017-2020, la contribution du progrès technique serait de 0,6-0,7 % entre 2017 et 2020, soit « un rythme inférieur à celui d’avant-crise » (1 %). Historiquement, cette contribution a toujours été majeure depuis les Trente Glorieuses : 4 % à l’époque pour 5,5 % de croissance potentielle totale. Elle s’est ensuite réduite à partir de la crise pétrolière de 1973. La croissance ne pourrait donc plus compter sur le progrès technique ? Un débat oppose les « techno-pessimistes », pour qui cette tendance va se poursuivre, et les « techno-optimistes », qui estiment que « des changements importants sont en cours ou à venir ».