La municipalité a lancé une démarche d’accompagnement de ses managers : le codéveloppement. Un dispositif innovant qui allie réflexion et apprentissage en groupe.
Muscler ses cadres, un enjeu capital pour la ville de Paris : « Les managers de proximité constituent la colonne vertébrale du service public, considère Jean-Baptiste Nicolas, DRH de la municipalité. Ils portent la continuité et le changement au quotidien et relaient les grandes transformations. Leur rôle est également primordial dans la gestion des crises, comme celles que nous avons vécues lors des attentats. » Dans cette configuration, la ville aux 55 000 agents se constitue une batterie d’outils destinés à ses cadres : programme d’accueil des nouveaux arrivants, université dédiée, coaching individuel et collectif… Le « codéveloppement » figure au nombre des approches novatrices d’accompagnement du corps managérial. Après six mois d’expérimentation réussie, une offre d’accompagnement est aujourd’hui proposée à l’ensemble des 5 000 encadrants des services de la ville. Le principe ? Des espaces d’échange animés par un coach certifié de la ville réunissent des groupes de six managers, à raison d’une demi-journée par mois.
Sur la base du volontariat, les participants, issus de différents services et directions de la ville, partagent réussites et difficultés rencontrées au cours de leur activité. Les cas concrets sont ainsi passés à la loupe sous la houlette de l’animateur. De quoi aider les cadres dans le doute à améliorer leur pratiques managériales.
« Les échanges collectifs sur les expériences présentées permettent aux participants de s’enrichir mutuellement. Celui qui expose sa situation peut repartir avec des pistes de réflexion voire des solutions », commente Odile Hubert-Habart, cheffe du bureau de l’action sociale, participante à l’un des groupes de codéveloppement.
Une manière de rompre l’isolement des managers en favorisant l’expression et l’écoute bienveillante en petit groupe. « Les membres du groupe portent un regard neuf sur la situation présentée. Cela aide le manager à prendre du recul. Il appréhende sa problématique sous un autre angle et peut trouver une voie de résolution à ses difficultés », poursuit-elle.
« D’après notre dernier baromètre interne, 85 % des agents font confiance à leur N + 1 », indique Jean-Baptiste Nicolas. Raison de plus, à ses yeux, de muscler encore la confiance en soi des managers.
