En France, le défi de la parité dans les hautes sphères est encore loin d’être relevé. La réalisatrice Tonie Marshall s’est inspirée du parcours d’Isabelle Kocher, directrice générale de l’énergie d’Engie et seule patronne opérationnelle d’une entreprise du CAC 40 pour tisser la trame de son nouveau film. Dans Numéro une, la réalisatrice, connue pour Vénus beauté, infiltre le cercle très fermé, et très masculin, des élites économiques et décortique les mécanismes sexistes auxquels se heurtent les femmes qui prétendent briguer la présidence d’un grand groupe. Ingénieure brillante et ambitieuse, Emmanuelle Blachey, incarnée par Emmanuelle Devos, a gravi au prix de sacrifices tous les échelons du géant de l’industrie jusqu’au comité exécutif. Son parcours sans faute ne manque pas d’attirer un réseau féminin d’influence qui la pousse à devenir la première femme à la tête du CAC 40. Quand la première partie s’attache à décrypter la place des femmes aux postes de direction, la seconde flirte avec le thriller lorsque démarre l’ascension périlleuse vers les sommets du CAC 40, encore dominés par les hommes. Dans sa course au pouvoir, Emmanuelle devra affronter deux leaders arrivistes et manipulateurs incarnés par Benjamin Biolay et Richard Berry, prêts à tous les coups bas pour garder leur pouvoir. Si le film a le mérite de mettre en lumière la face peu glorieuse du patronat et des milieux politiques, on reste sur notre faim. Malgré la justesse de l’interprétation, le traitement du sujet reste trop superficiel pour faire de Numéro une une comédie mémorable.

Numéro une (1 h 50), film de Tonie Marshall. Sortie le 11 octobre.