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Jean-Paul Charlez : Le premier des DRH fan des ordonnances

Actu | Eux | publié le : 02.10.2017 | Sabine Germain

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Jean-Paul Charlez : Le premier des DRH fan des ordonnances

Crédit photo Sabine Germain

« Une réforme positive et encourageante ». Jean-Paul Charlez n’a pas eu besoin de se forcer pour dire tout le bien qu’il pense des ordonnances travail. La veille de leur signature théâtralisée, le président de l’Association nationale des DRH (ANDRH) a pris la parole pour commenter ces 160 pages dévoilées à peine trois semaines plus tôt, le 31 août. « Ce sont des mesures pragmatiques qui vont dans le bon sens, a poursuivi Jean-Paul Charlez. Elles s’inscrivent dans la lignée des lois votées depuis 2004 et reprennent nombre de nos propositions pour renforcer le dialogue social, simplifier et moderniser le quotidien de nos métiers. » Il cite la fusion des instances représentatives au sein du conseil économique et social : « Une mesure de bon sens. À quoi bon répéter quatre fois la même chose devant quatre instances différentes ? » Ou encore la barémisation des indemnités prud’homales : « J’ai toujours traité les départs sur la base d’indemnités représentant un mois de salaire par année d’ancienneté. Cela correspond aux barèmes pratiqués par les différentes cours d’appel. » Seule mesure à ne pas trouver grâce à ses yeux : « Je suis très réservé à l’idée que les démissionnaires perçoivent une indemnité chômage. Je ne suis pas sûr que cela les incite à retrouver un emploi. » On ne peut pas dire que le président de l’ANDRH se démarque des organisations patronales. Jean-Paul Charlez se défend de porter la parole des dirigeants d’entreprise. Ses positions sont aussi portées par les 5 000 DRH de l’association, interrogés au printemps dernier(1) ; 79 % des répondants se sont dit favorables à une réforme par ordonnance et 92 % au recours à la consultation pour valider un accord d’entreprise. Surtout, son point de vue est le fruit d’une longue expérience : « J’ai présidé plus de 1 500 comités d’entreprise, explique-t-il. Quand je parle de dialogue social, j’ai une vraie légitimité. » Cela fait plus de quarante ans qu’il est tombé dans la marmite des ressources humaines. C’était dans les années 1980 à la Société générale, l’une des premières entreprises à avoir sorti les RH de la direction administrative. Jean-Paul Charlez passera vingt ans dans le groupe bancaire avant de rejoindre Casino, Nouvelles Frontières, puis le groupe Etam. Il endossera alors la casquette de négociateur patronal pour la branche des succursalistes de l’habillement. Subtil hommage à son père, marchand de chaussures à Fécamp, qui l’a poussé à entrer à la Société générale alors que, diplômé de Sciences Po à 19 ans et muni d’une maîtrise de droit à 20 ans, il aurait préféré intégrer l’ENA. À 68 ans, après quarante-sept ans de carrière, il n’envisage toujours pas de dételer : « La retraite ? feint-il de s’interroger. Tant que je travaillerai avec enthousiame, je ne m’arrêterai pas. » Et comme le groupe Etam l’enthousiasme toujours… « C’est une entreprise fantastique, avec une population jeune et féminine à 98 %, une croissance internationale mais une gouvernance toujours familiale. » De même, à mi-parcours de son deuxième mandat de président de l’ANDRH, il reste plus motivé que jamais : « Je suis avant tout gouverné par l’envie, sans penser à la suite. » On peut le croire, son troisième enfant, né de son quatrième mariage, n’a que 8 ans.

Jean-Paul Charlez : DGRH du groupe Etam et président de l’ANDRH.

1990

Directeur général adjoint et directeur de la communication de Casino.

1992

DRH de Nouvelles Frontières.

2006

Directeur général des ressources humaines du groupe Etam.

2014

Président de l’ANDRH.

(1) Enquête menée du 17 mai au 5 juin 2017 auprès des 5 000 membres de l’ANDRH : 568 réponses ont été exploitées.

Auteur

  • Sabine Germain