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Idées

Déclassement social

Idées | Culture | publié le : 04.09.2017 | A. F.

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Déclassement social

Crédit photo A. F.

Dans L’Inversion de la courbe, Samuel Valensi retrace avec pertinence les parcours qui mènent des cadres en perte de vitesse au déclassement social.

Fixez-vous des objectifs, atteignez-les, dépassez-les. Dès la levée de rideau, les comédiens nous embarquent dans une entreprise où la productivité et la compétitivité sont érigées en valeur suprême. Campant le parfait cadre dynamique, Paul-Éloi Forget est obnubilé par les chiffres qui attestent de sa performance. Pour le récompenser, son autocratique patron, incarné par Michel Derville, lui offre une belle promotion. Dans sa course au succès, rien ne semble pouvoir l’arrêter jusqu’au jour où, épuisé il se laisse distancer par une nouvelle recrue. Dans L’Inversion de la courbe, Samuel Valensi, diplômé de HEC décrit la logique implacable et cruelle du déclassement social dans laquelle sont aspirés les salariés qui peinent à tenir le rythme. Cette comédie satirique s’inspire d’échanges avec Aude Selly, ex-RH d’un équipementier sportif et auteure de Quand le travail vous tue et de rencontres avec les personnes accompagnées par Les Petits Frères des pauvres. « Je n’avais jamais soupçonné que des cadres avec des situations confortables puissent tomber dans la précarité. Personne n’est à l’abri, il suffit d’un drame personnel pour tout perdre. Ceux qui sont jugés improductifs sont jetés aux bans de la société. J’avais envie de sensibiliser le public sur les parcours qui mènent à l’exclusion », raconte Samuel Valensi. Acte militant, cette pièce prend le risque de frôler, mais sans excès, le manichéisme malgré la qualité indéniable de l’interprétation.

L’Inversion de la courbe, au Théâtre de Belleville, 94, rue du Faubourg-du-Temple, Paris 11e. Du 10 septembre au 3 octobre 2017. Tél. : 01 48 06 72 34.

Auteur

  • A. F.