Inutile de poursuivre dans la déréglementation du marché du travail, selon une étude publiée par l’Institut syndical européen (ETUI) en juillet 2017. La flexibilité initiée en 2008, avec la loi sur la modernisation et poursuivie en 2013 avec l’ANI, n’aurait pas montré son efficacité. La France avait mieux résisté que les autres pays à la crise de 2008, avant que ces réformes s’appliquent. L’EPRC, score utilisé par l’OCDE pour estimer la rigidité du marché du travail, a bien diminué sur cette période, passant de 2,47 en 2008 à 2,38 en 2013. Les législateurs ont adopté 81 lois sur le marché du travail entre 2008 et 2013 pour rendre le marché du travail plus efficient. Les entreprises ont eu recours aux contrats temporaires, surtout des CDD dans le tertiaire et de l’intérim dans l’industrie. Mais le chômage a augmenté et la segmentation du travail s’est accentuée : les salariés sans CDI, les étrangers, les jeunes et les seniors ont vu leur situation se dégrader. Le soutien à la croissance et à l’investissement permettrait d’atteindre de meilleurs résultats.