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VAE et fidélisation

Le journal des RH | Formation | publié le : 05.06.2017 | Dominique Perez

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VAE et fidélisation

Crédit photo Dominique Perez

Un rapport de l’Igas (avril 2017) préconise le recours à la VAE collective pour relancer le dispositif. Qu’en pensez-vous ?

Un dispositif collectif de VAE – je préfère cette appellation – initié par l’entreprise est une des pistes qu’il faudrait développer pour que la VAE prenne un plus grand essor. Mais il est difficile pour une TPE ou une PME d’impulser cette démarche comme les grandes entreprises. Avoir trois ou quatre salariés en VAE peut engendrer l’arrêt de la moitié de l’activité d’une petite entreprise pendant tout l’accompagnement de la VAE. C’est à dire vingt-quatre heures travaillées. Néanmoins, c’est bien grâce à la certification de ses salariés qu’une TPE pourra valoriser son expertise auprès de ses clients ou en répondant à un appel d’offres. Il faudrait aussi considérer qu’obtenir une validation partielle est une réussite et non un échec. Là encore, les entreprises qui engagent un dispositif collectif de VAE encouragent les salariés les plus proches de la certification à y entrer.

Que faudrait-il faire de plus pour inciter un plus grand nombre d’entreprises à y avoir recours ?

Le premier réflexe d’un chef d’entreprise vis-à-vis de la VAE est de penser qu’impulser un dispositif collectif va pousser ses salariés à le quitter ou à demander une augmentation. Cela est totalement faux. La fidélisation des salariés est plutôt devenue un argument d’installation du dispositif. Quant à l’augmentation de salaire, une enquête réalisée par le Centre académique de validation des acquis de l’académie de Créteil auprès de 4 500 diplômés, a montré qu’un diplômé sur cinq seulement en avait bénéficié. Charge à l’employeur d’annoncer clairement ses intentions, dès le lancement du dispositif.

Le rapport indique que la VAE collective serait bénéfique aux demandeurs d’emploi. Comment les inciter à y avoir recours ?

La VAE dite collective pour les demandeurs d’emploi (DE) a déjà été pratiquée par certains dispositifs académiques de validation des acquis. Sans donner entière satisfaction. Regrouper des demandeurs d’emploi crée une atmosphère lourde de colère et de stress, non propice à la réflexion sur son expérience personnelle. Alors que mêler DE et salariés dans un même groupe constitue déjà une étape de l’insertion sociale, voire professionnelle, grâce à l’émulation et aux apports des professionnels en poste qui « rafraîchissent » la mémoire des DE participants. Mais il y a un déficit d’information sur l’existence de la VAE en direction des demandeurs d’emploi. Sur l’académie de Créteil, alors que plus de 33 % des personnes informées au Centre académique de validation des acquis sont des demandeurs d’emploi, 19 % l’ont été par Pôle emploi selon l’enquête qui est renseignée au sortir de la réunion d’information.

Auteur

  • Dominique Perez