Le taux d’emploi des femmes s’est amélioré de manière constante depuis plusieurs décennies, en France comme dans l’ensemble de l’Union européenne, constate la sociologue Margaret Maruani. Dans le domaine de l’éducation, les flles réussissent mieux que les garçons. Et désormais, l’obtention d’un diplôme les protège davantage du chômage. Pourtant, l’École polytechnique ne compte toujours que 8 % de femmes, relève l’auteure… et elles accèdent plus diffcilement aux catégories ingénieurs, cadres supérieurs et dirigeants. De fait, « la majorité des emplois féminins restent concentrés dans quelques secteurs d’activité », sur un petit nombre de professions déjà fortement féminisées. Une concentration accentuée par le développement, très majoritairement subi, du travail à temps partiel. Lequel touche plus fréquemment les femmes de plus de 54 ans et les moins de 24 ans, contrairement à une idée répandue mettant en avant des motivations familiales, souligne Margaret Maruani. Ce temps partiel « se conjugue fréquemment avec des horaires atypiques qui déstructurent la vie familiale » et se traduit par un salaire horaire moyen nettement inférieur à celui des emplois à plein temps, les écarts salariaux femmeshommes restant patents. De quoi « sortir le travail à temps partiel d’un débat principalement centré sur l’aménagement du temps de travail », conclut fort justement la directrice de la revue Travail, genre et sociétés, qui livre ici un condensé pertinent de nombreux travaux de recherches.

Travail et emploi des femmes, Margaret Maruani. Éditions La Découverte. 126 pages, 10 euros.