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Idées

3 questions à Michel Montagne

Idées | Management | publié le : 05.06.2017 | V.Q.

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3 questions à Michel Montagne

Crédit photo V.Q.

Directeur des ressources humaines et moyens à la Caisse régionale de Crédit agricole Loire Haute-Loire, il fait le point sur le déploiement des espaces de discussion du travail dans les agences et les services du siège et sur leur apport en termes de management.

Quelle place occupent aujourd’hui les espaces de discussion sur le travail ?

L’espace de discussion sur le travail (EDT) est devenu un outil managérial d’écoute du personnel que je pense relativement bien implanté dans les pratiques de l’entreprise.

Les EDT ont été mis en place dans toutes les unités managériales de la Caisse régionale (60 caisses locales, 140 agences et les services du siège, soit 1 300 collaborateurs concernés), après une formation de chaque manager à leur animation.

Durant la première année de fonctionnement, ils ont provoqué un vrai appel d’air puisque près de 2 000 sujets ont été abordés et saisis dans l’outil « Rapport d’activité EDT ». En 2015, les EDT se sont tenus tous les mois, pour instaurer une routine managériale. Depuis 2016, le rythme est trimestriel mais rien n’empêche une équipe qui le souhaite d’en faire plus fréquemment.

Aujourd’hui, ce sont en moyenne 60 sujets qui sont abordés chaque mois, la moitié dépend des compétences locales et les solutions sont mises en œuvre localement. L’autre moitié concerne des sujets transverses pour lesquels les niveaux hiérarchiques supérieurs sont mobilisés. Dans ce cas, nous veillons à ce qu’une réponse soit toujours apportée à l’équipe, qu’elle soit positive ou négative.

Quels types de sujet peuvent être abordés ?

Ils sont souvent très basiques et opérationnels : réaménager l’accueil d’une agence, augmenter la taille des messageries et des workflows pour faciliter les demandes du réseau vers le siège, aménager telle procédure… Ce ne sont pas des choses énormes mais des petites touches qui déclenchent des actions facilitant très rapidement le travail. Parmi les sujets réglés au niveau du siège, il y a eu le remplacement des berlines par des véhicules utilitaires pour l’équipe informatique appelée à installer des ordinateurs dans les agences. Les berlines n’étaient pas du tout pratiques pour l’activité de ces informaticiens et ils l’ont signalé. Les EDT permettent de concentrer ces « petits cailloux dans la chaussure » qui empêchent de bien travailler. Ils donnent le sentiment qu’on peut agir dans l’entreprise, qu’on n’est pas obligé de subir et d’être passif.

Avez-vous pu mesurer l’impact du management subsidiaire à travers l’évolution de certains indicateurs RH ?

J’ai toujours beaucoup de mal à comprendre les causes d’évolution des indicateurs. C’est tellement multifactoriel ! Ce que je constate, c’est que les résultats du dernier baromètre de climat social sont meilleurs et que cela ne s’est pas fait au détriment de la performance qui s’est maintenue, voire développée.

Ce qui est sûr, c’est qu’il y a eu une évolution des pratiques managériales. Nous avions organisé des séminaires pour tenter d’amener les managers à changer de posture. Clairement, cela n’aurait pas suffi sans les EDT qui sont venus nourrir par une pratique régulière une culture managériale plus axée sur l’écoute.

Aujourd’hui, on fait des choses qui auraient été impossibles il y a quatre ans, comme réunir 1 300 salariés pour jouer ensemble à des jeux sérieux, dans le cadre du lancement de notre projet d’entreprise. Cela n’aurait pas été crédible. Ça l’est à présent parce que la confiance a été restaurée.

Auteur

  • V.Q.