« Le sort de l’équipementier GM&S Industry constituera un dossier prioritaire du prochain ministre de l’Économie et des Finances », a affirmé Christophe Castaner, secrétaire d’État aux Relations avec le Parlement, quelques jours avant la formation, par Édouard Philippe, du premier gouvernement de l’ère Macron. Un message fort, à l’adresse des 279 salariés de l’entreprise, en danger de liquidation judiciaire, et qui, pour alerter l’opinion publique et la classe politique sur leur situation, avaient menacé le 11 mai dernier, de « tout faire péter ». Après avoir cassé une presse et une machine-outil, les salariés en détresse ont affirmé avoir piégé leur usine avec des bonbonnes de gaz. « On ne voulait pas en arriver là, mais on ne nous laisse pas le choix : la moyenne d’âge est de 49 ans, qu’est-ce qu’on va faire ? On a des familles ! », a déclaré le délégué CGT Vincent Labrousse, pour justifier la violence de leur action. À l’origine de la colère des GM&S, l’attitude de Renault et PSA, leurs principaux donneurs d’ordre, qui malgré la reprise dans le secteur automobile, leur refusaient les affectations de commande qui pourraient relancer leur entreprise. En mai, les deux constructeurs se sont finalement engagés à mettre la main à la poche en augmentant le volume de leurs commandes. Ce qui ne règle pas pour autant le sort de GM&S Industry. Car outre la question de la pérénnité de ces engagements, le doute demeure quant au sauvetage de l’usine par un potentiel repreneur. Le gouvernement, très attendu au tournant sur la gestion de cet épineux dossier, devrait être sollicité pour convaincre un éventuel sauveur. Si la campagne de l’entre-deux tours s’était en partie jouée sur le site Whirlpool d’Amiens, GM&S Industry est la toute première bombe sociale que le nouveau gouvernement d’Édouard Philippe doit désamorcer.