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Les retraités, oubliés de la mutuelle pour tous

Le journal des RH | Protection sociale | publié le : 02.05.2017 | Séverine Charon

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Les retraités, oubliés de la mutuelle pour tous

Crédit photo Séverine Charon

Les contrats seniors sont passés à la trappe, la loi Évin modifiée.

« Une mutuelle pour tous dès 2017 » avait promis François Hollande en 2012. Pour les retraités, cinq ans après, seul un décret, publié le 21 mars, est venu modifier la loi Évin de 1989 et traite du cas des salariés quand ils partent en retraite. Là où la loi Évin prévoyait le maintien de la complémentaire santé collective pour une cotisation augmentée de 50 % au maximum sans condition de durée, le décret de mars prévoit des paliers : tarif stable la première année, augmenté de 25 % au maximum la seconde année, de 50 % la troisième année,… Mais plus de plafonnement les années suivantes.

À de très rares exceptions près où l’employeur participe encore, le salarié qui part en retraite prend en charge le coût intégral de sa mutuelle. Pour une cotisation mensuelle à 50 euros en tant que salarié – l’employeur paye aussi 50 euros –, le retraité va payer 150 euros en vertu de la loi Évin… Le plus souvent, avec des revenus en diminution, le retraité choisit de moindres garanties, à un moindre prix, mais verra les tarifs augmenter avec l’âge.

À compter du 1er juillet prochain, avec le nouveau décret, la cotisation mensuelle sera de 100 euros maximum la première année, 125 euros la seconde, 150 euros la troisième, mais ne sera plus plafonnée les années suivantes. Cette nouveauté incitera peut-être davantage de jeunes retraités à conserver les garanties auparavant cofinancées par leur employeur, mais sans doute pas au-delà de la troisième année. En termes de couverture de la population des retraités, le décret ne change donc pas grand-chose, alors que l’autre volet de la complémentaire santé, qui prévoyait la création d’une gamme de trois contrats seniors, à contenus définis et prix plafonds associés, a été abandonné à la fin de l’année dernière face au rejet unanime des assureurs.

Même si elles ont été critiquées, la généralisation de la complémentaire santé dans les entreprises et la remise à plat du dispositif de l’aide à la complémentaire santé, ont été des réformes menées à terme. Elles ont contribué à augmenter le taux d’équipement de la population en complémentaire santé chez les salariés et les personnes à revenus très modestes. Les retraités apparaissent les oubliés de la mutuelle pour tous.

Auteur

  • Séverine Charon