Le 30 mars dernier, le gouvernement espagnol a signé avec les trois principales organisations syndicales du pays un accord historique visant à créer 250 000 CDI dans la fonction publique au cours des trois prochaines années. Cet accord intervient alors que la péninsule ibérique est, derrière la Pologne, la championne européenne du contrat à durée déterminée. En 2016, seuls 8 % des emplois créés en Espagne étaient des CDI, et le taux de contractuels dans la fonction publique s’élevait à 23 %. Dans ce pays où il n’est pas rare de voir des médecins de l’hôpital renouveler chaque mois leur CDD ou des professeurs de collège embauchés au trimestre, l’ouverture de 250 000 postes fixes dans la fonction publique fait figure d’événement historique, même si la plupart des CDI à pourvoir ont vocation à être occupés par des contractuels déjà en poste. Ce plan de sécurisation de l’emploi public instaure également une hausse des salaires des fonctionnaires de 1 %. Un taux inférieur à celui de l’inflation – actuellement de 1,2 % en Espagne – et qui peine à faire oublier les plans de rigueur ayant touché le pays depuis le début de la crise… et la réduction des traitements de ces mêmes fonctionnaires, d’un montant de 5 %, appliquée en 2010 par le gouvernement Zapatero. L’emploi public continue pourtant de faire rêver en Espagne, où selon une récente étude, un quart des étudiants souhaitent devenir fonctionnaires. Sans doute par peur du chômage, qui touche encore près d’un jeune Espagnol sur deux.