Une énième utopie, impossible à financer, incitant à la paresse? Ou un outil crédible, pour refonder notre contrat social, appuyé sur une nouvelle fiscalité? Le revenu de base ou revenu universel fait plus que jamais débat. Une fois précisée la genèse de cette « vieille » idée à laquelle ils souscrivent, les auteurs (journaliste et ingénieure, père et fille) n’en versent pas moins au dossier les arguments des deux camps, apportant de précieux éléments de réponse. Ainsi, les expérimentations à petite échelle menées en Inde, en Namibie, au Canada ou au Brésil ont eu des impacts vertueux sur la pauvreté, mais aussi sur l’activité, l’autonomie, l’alimentation ou la santé. Mais quid du montant et du financement? Les promoteurs libéraux du revenu de base proposent 450 euros par mois, tandis que ses adeptes à gauche se rapprochent davantage du seuil de pauvreté, entre 700 et 1 000 euros. Quant au financement, il fait l’objet de multiples pistes: suppression de certaines aides sociales, révision de l’impôt sur le revenu, taxation plus forte du capital et du patrimoine, taxe sur les robots, lutte résolue contre l’évasion fiscale ou encore création monétaire… Un éclairage bienvenu pour dépasser les clichés, de part et d’autre, sur ce sujet brûlant!

Le Revenu de base. Une idée qui pourrait changer nos vies, Olivier Le Naire et Clémentine Lebon. Éditions Actes Sud. 157 pages, 18 euros.