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Répression syndicale en Égypte

Actu | Ailleurs | publié le : 06.03.2017 | Alexia Eychenne

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Répression syndicale en Égypte

Crédit photo Alexia Eychenne

Le pouvoir autoritaire du président al-Sissi met au pas les organisations de travailleurs issues de la révolution de 2011.

Près de trois ans après l’arrivée au pouvoir du président Abdel Fattah al-Sissi, l’Égypte poursuit sa dérive autoritaire. La répression s’est encore durcie en 2016, selon Human Rights Watch. Parmi les cibles des autorités, les syndicats et les ouvriers grévistes. Des dizaines d’organisations de travailleurs ont fleuri au lendemain de la révolution de 2011. Mais les autorités considèrent comme illégitimes celles qui ne s’affilient pas à la Fédération des syndicats égyptiens (Etuf), déplore un rapport de l’ONG. Adoubée par le gouvernement, cette structure n’hésite pas à réclamer aux entreprises la fermeture des sections syndicales jugées illégales. Le Code pénal prévoit d’ailleurs jusqu’à deux ans de prison à l’encontre des grévistes, bien que des juridictions administratives tranchent régulièrement en faveur du droit de grève. D’où de multiples arrestations ces derniers mois.

En janvier, 19 ouvriers de la ville de Suez ont ainsi été jugés pour avoir cessé le travail, en solidarité avec des syndicalistes d’un site pétrolier arrêtés à la suite d’un sit-in : ils réclamaient une meilleure répartition des primes dans un contexte économique marqué par l’inflation. De tels exemples sont légion. Si plusieurs procès se sont soldés par des acquittements, l’intimidation fonctionne à plein. Le tout en violation de la Constitution, garante de la liberté d’association et du droit de grève, ainsi que de la Convention internationale sur la liberté syndicale, ratifiée par l’Égypte en 1957.

Auteur

  • Alexia Eychenne