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Philippe Evain : l’inflexible des routes aériennes

Actu | Eux | publié le : 06.03.2017 | Frédéric Brillet

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Philippe Evain : l’inflexible des routes aériennes

Crédit photo Frédéric Brillet

Cette fois, l’intransigeance n’a pas payé. Lundi 20 février, 58 % des pilotes d’Air France ont voté pour la création de Boost, une nouvelle filiale d’Air France qui vise à exploiter, depuis Roissy, des lignes d’Air France déficitaires sur moyen et long-courriers. Pour les pilotes, la question était de savoir s’il fallait accepter des conditions de travail dégradées. En particulier un plus grand nombre d’heures de travail sans augmentation de salaire, afin de se rapprocher des coûts de la concurrence et d’endiguer le déclin de la maison mère. C’est donc une victoire pour la direction et une défaite pour Philippe Evain, le président du Syndicat national des pilotes de lignes (SNPL), majoritaire à Air France avec 65 % des voix aux dernières élections professionnelles. Ravalant son opposition, il a pris acte du vote mais promet de veiller à obtenir des « garanties solides ». Il avait déjà montré son sens du timing en lançant une grève l’an dernier, en plein Euro de football. En repoussant de huit jours la date du référendum, il espérait mobiliser le vote noniste et faire plier la direction, mais la manœuvre a échoué. Posé, aimable dans la forme mais inflexible sur le fonds, ce partisan d’une ligne dure au sein d’un syndicat corporatiste s’était déjà opposé à l’accord sur le détachement des pilotes chez Transavia France. Accord pourtant ratifié par le SNPL avant qu’il n’en devienne président. Philippe Evain peut faire valoir que l’intransigeance paie souvent. Jusque-là, les personnels navigants et au sol ont supporté l’essentiel des sacrifices. Les pilotes d’Air France sont à l’heure de vol mieux payés que dans les autres compagnies européennes.

Auteur

  • Frédéric Brillet