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Bouygues face au travail au noir

Actu | A suivre | publié le : 06.03.2017 | A. E.

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Bouygues face au travail au noir

Crédit photo A. E.

Près de 500 travailleurs étrangers privés de couverture sociale, 10 à 12 millions d’euros de cotisations en moins pour l’Urssaf… La cour d’appel de Caen doit rendre sa décision le 20 mars dans l’imposant dossier du travail dissimulé sur le chantier de l’EPR de Flamanville. Sur le banc des prévenus, Bouygues TP et Bouygues Bâtiment Grand Ouest (ex-Quille), filiales de Bouygues Construction, ainsi que la société nantaise Welbond Armatures. Toutes sont accusées d’avoir eu recours entre 2008 et 2012 aux services d’Atlanco, une agence internationale d’intérim, et d’Elco, une entreprise roumaine de BTP, lesquelles leur auraient fourni des travailleurs roumains et polonais sans protection sociale. Partie civile dans le dossier, la CGT réclame une sanction dissuasive. En 2015, Bouygues TP a limité la casse lors du procès en première instance devant le tribunal correctionnel de Cherbourg. Le groupe a écopé d’une amende de 25 000 euros – 5 000 euros pour Quille –, contre 150 000 euros requis par le parquet. Mais la cour d’appel pourrait avoir la main plus lourde. Le 9 novembre, l’avocat général a réclamé un doublement des peines. Bouygues Construction a plaidé la bonne foi, assurant avoir été « abusée » par Atlanco. Sans convaincre… Pouvait-elle vraiment ignorer les irrégularités de cette agence « basée en Irlande, agissant par l’intermédiaire d’une succursale chypriote, pour recruter des Polonais qui n’ont jamais mis les pieds à Chypre et signent des contrats en grec auxquels ils ne comprennent rien », selon les mots de l’avocat général ? Quel que soit le jugement, le dossier s’annonce comme une énième épine dans le pied de l’EPR, dont le démarrage est attendu fin 2018. Soit six ans après la date initiale, et avec une facture de 10,5 milliards d’euros déjà trois fois plus salée que prévu.

Auteur

  • A. E.