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Aux manettes de la transformation digitale

Actu | Eux | publié le : 06.03.2017 | Séverine Charon

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Aux manettes de la transformation digitale

Crédit photo Séverine Charon

L’ensemble des métiers du bâtiment va être balayé par la digitalisation. Le groupe Spie anticiperait-il des réorganisations en nommant Laurence Cosson au poste nouvellement créé de directrice des ressources humaines de Spie France ? Précédemment chargée de la direction des ressources humaines de Spie Communications (services informatiques, ancien Spie ICS), cette DRH confirmée de 48 ans a déjà démontré sa capacité à mener une réorganisation sans heurt. Elle devient membre du comité de direction de la France qui compte 16 200 salariés sur près de 300 sites.

Diplômée du Celsa et de Sciences po Paris, Laurence Cosson connaît les répercussions sociales importantes que peuvent engendrer les bouleversements technologiques. Lorsqu’en 2007 elle devient DRH de TDF, le groupe est frappé par la numérisation des communications. Le travail d’une partie de son personnel disparaît du jour au lendemain. Formations et plans d’accompagnement ne permettaient pas la reconversion interne de 20 % des effectifs. À l’issue d’un marathon de négociations, près de 350 personnes s’en iront. Pour autant, l’image de Laurence Cosson n’en a pas été affectée. Philippe Heluard, délégué syndical national CFDT chez TDF, qui faisait partie des négociateurs syndicaux, ne cache pas son estime pour la DRH. « Elle est très humaine. C’est quelqu’un avec qui on peut discuter », dit-il en louant sa capacité d’écoute et sa volonté de trouver un compromis. « Ce n’est jamais agréable d’avoir à réduire les effectifs. Nous avons frôlé la rupture des négociations, mais je garde la satisfaction d’être parvenue à mettre en place un plan de départ volontaire par la concertation. Et d’avoir évité un PSE » assume Laurence Cosson.

En 2013, la jeune femme rejoint le groupe Spie. Il s’agit encore d’accompagner une mutation. L’entreprise passe d’une clientèle PME aux moyennes et grandes entreprises. Les commerciaux qui doivent « monter en gamme » sont au premier chef concernés. Pas de plan social car formation et départs naturels doivent suffire. Mais les réorganisations répétées amènent un climat social tendu et la DRH est confrontée à un mouvement de grève bref, mais massif et médiatisé en décembre. Là encore, elle n’est pas tenue pour responsable de cette crise. Claude Zanoletti (FO) reconnaît ses compétences et son intelligence. Il se félicite qu’elle ne soit pas adepte du passage en force, et se montre très satisfait qu’elle devienne son interlocutrice pour Spie France.

Le programme des accords à négocier s’annonce moins problématique. L’intéressement, les frais de santé ou la prévoyance ne constituent pas, a priori, des sujets qui fâchent. Reste que le grand challenge de Laurence Cosson consiste à trouver comment transformer l’ensemble Spie France. Objectif, le rendre plus agile, moins hiérarchisé et doté de collaborateurs plus mobiles. À l’issue d’une première réorganisation, Spie France compte huit divisions. Deux nouvelles structures ont été créées et 5 000 collaborateurs ont eu à changer d’entité. Dans le plan de route de la nouvelle DRH, figure l’accompagnement des responsables des ressources humaines dans la mise en place de la nouvelle organisation. Ainsi que la convergence des anciens et des nouveaux statuts. La fonction RH doit aussi passer à la digitalisation. Enfin, un groupe de travail sera lancé pour définir les fonctions clés chez Spie, de manière à faciliter la mobilité au sein et entre les différentes filiales.

Laurence Cosson

DRH du segment France de Spie.

1991

Assistante RH.

1998

Recrutement et gestion des carrières chez Transpac.

2003

RRH puis DRH chez TDF.

2013

DRH chez Spie ICS.

Auteur

  • Séverine Charon