Face à la crise et aux transitions numériques et environnementales, la formation professionnelle peut se révéler très utile. Et 81 % des TPE et des PME en auraient bien conscience, à en croire un sondage Elabe commandé par le Medef et rendu public le 12 janvier. Reste à sauter le pas, ce qui n’est pas toujours simple dans des petites entreprises. Pour les en convaincre, l’organisation de l’avenue Bosquet entend faire œuvre de pédagogie. Après avoir mené des actions de communication sur la réforme de la formation professionnelle issue de la loi de mars 2014, elle vise désormais à convaincre que cette démarche constitue aussi un « levier stratégique de croissance et de compétitivité » à travers la diffusion de bonnes pratiques. « On veut que cela puisse être concret, pragmatique », explique Florence Poivey, présidente de la commission éducation, formation et insertion du Medef.

À ce titre, l’entreprise Normacadre fait figure de bon élève. Cette PME, basée près d’Orléans et comptant un peu plus de 50 salariés, exporte ses charpentes métalliques aux Antilles, en Afrique et, depuis peu, au Tadjikistan. Le marché à l’international lui a permis de « ne pas licencier » dans les moments de creux, lorsque les commandes françaises manquaient. « Pour vendre à l’étranger, il faut toujours être à la pointe des nouveaux logiciels de dessin, des normes de soudure, ou encore des règles de calcul étrangères », explique son PDG, Benoît Reine. Consacrant certaines années jusqu’à 7 % ou 8 % de sa masse salariale à la formation, il est notamment à l’affût de stages sur l’export abordant la question des garanties de paiement. Essentiel pour ne pas se retrouver avec des impayés…

La réforme, qui incite à la coconstruction entre le salarié via le compte personnel de formation et l’entreprise (avec ou sans le soutien de son Opca), a créé un environnement propice, bien que complexe, au financement. En plus de l’international, sur lequel le Medef va diffuser vidéos, fiches pratiques et informations via son site « Rue de la formation », l’organisation patronale a décidé de faire de même sur le digital et l’environnement. Deux sujets ressentis comme prioritaires par les chefs d’entreprise, mais difficiles à aborder. La moitié d’entre eux cherchent appuis et conseils sur ce sujet, 53 % plébiscitent des « autodiagnostics » pour savoir où ils se situent au regard des mutations. Et 76 % des TPE et PME jugent utiles les « bonnes pratiques » venant d’autres entreprises. Or, « comme c’est du business, les entreprises hésitent à en parler », note Alain Druelles, directeur éducation et formation au Medef.

Pour répondre aux besoins, l’organisation patronale mène une réflexion depuis avril 2016 au sein d’un comité réunissant différentes branches mais aussi l’Apec, Pôle emploi, la DGEFP, et des acteurs de l’enseignement supérieur. Elle doit déboucher sur un « plan d’action » qui sera dévoilé fin février.