« Le patrimoine net représente désormais huit années de revenu disponible des ménages, contre 4,5 années au début des années 1980 », observe France stratégie dans une récente étude. L’organisme redoute « l’avènement d’une société moins méritocratique », où l’héritage détermine de plus en plus le niveau de vie des personnes. Sous l’effet de l’envolée des prix de l’immobilier, les inégalités se sont accrues : selon le montant de l’héritage, le statut d’héritier ou non, mais aussi entre générations, car le patrimoine se concentre davantage chez les populations âgées. Si la fiscalité n’est pas réformée, le phénomène va s’accentuer dans les prochaines décennies, avec l’allongement de l’âge auquel on hérite et avec les décès de la génération du baby-boom. Une meilleure progressivité de l’impôt sur les successions et l’encouragement des transmissions aux jeunes générations sont préconisés. Autre piste : la création d’un « patrimoine minimal » pour la moitié de la population qui appartient à des familles détenant « peu ou pas de patrimoine ».