Les villes sont devenues les emblèmes de la « France d’en haut ». Christophe Guilluy lance un cri d’alarme sur la « France périphérique » qui serait reléguée au profit des centres urbains. À l’opposé, des économistes plaident pour la concentration des activités dans les métropoles, les mieux placées pour créer richesses et emplois. Un « effet de mode » pour d’autres chercheurs comme Olivier Bouba-Olga et Michel Grossetti, selon lesquels les potentiels économiques « existent bien au-delà de quelques métropoles ».
De 2007 à 2012, les espaces hors aires urbaines ont connu une légère croissance de l’emploi, selon l’Observatoire des territoires (janvier 2017). Les aires de 15 000 à 200 000 habitants « ont subi lourdement la crise de 2008 » en détruisant plus d’emplois qu’elles n’en ont créé. Les très grandes aires urbaines (500 000 à 3 millions d’habitants) affichent le plus fort taux de croissance : + 0,68 % en moyenne hors Paris. En réalité, cette dynamique vient de Montpellier, Toulouse, Rennes, Nantes et Bordeaux. Quand Nice, Saint-Étienne et Douai Lens ont détruit des postes. Paris, Lille ou Rouen se situent sous le score national, de 0,57 %.
Les économistes n’ont pas trouvé de recettes miracles pour créer des emplois sur un espace donné. Mais ils s’accordent sur trois déterminants :
> La spécialisation
Ses effets s’observent dans des secteurs porteurs comme l’aéronautique à Toulouse ou, à plus petite échelle, la santé à Albi. Ils sont à double tranchant : les zones spécialisées qui n’ont pas réussi à se reconvertir ont décliné.
> Les effets « d’inertie »
Poids de l’histoire, les plus forts taux de chômage persistent dans les DOM, dans le littoral languedocien (premiers touchés dans les années 1970 par la hausse du chômage), et dans les Hauts-de-France, depuis l’accélération de la désindustrialisation des années 1980.
> Le contexte régional
Les espaces situés dans les régions prospères de l’Ouest (Aquitaine, Poitou-Charentes) sont évidemment avantagés, sur ceux du Nord-Est (Picardie, Champagne-Ardenne).
de l’activité économique est créée par 15 aires urbaines en France.
Source : OCDE, 2013.
