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Assurances : les free-lances de plus en plus courtisés

Décodages | publié le : 02.01.2017 | Catherine Abou El Khair

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Assurances : les free-lances de plus en plus courtisés

Crédit photo Catherine Abou El Khair

Santé, logement, matériel… Diverses initiatives visent à faciliter la vie des free-lances en leur offrant assurances et garanties.

Pas une semaine sans qu’on n’entende parler des indépendants. Avec le succès des plates-formes numériques, d’un côté, et la lassitude à l’égard d’un salariat fragilisé par la crise économique, de l’autre, les free-lances sont vus comme les pionniers d’une forme d’emploi qui deviendra peut-être dominante demain. Problème, protections et avantages sociaux font défaut à ces travailleurs. Un déficit qui a conduit la Fédération communication conseil culture de la CFDT à réagir. Début décembre, le syndicat a officialisé une nouvelle plate-forme, Union, qui leur est tout spécialement destinée. Partie d’une page blanche, la fédération syndicale se veut dans un premier temps pragmatique pour attirer au mieux ces électrons libres. En échange de l’adhésion au syndicat, tout indépendant, qu’il soit autoentrepreneur, créateur de start-up ou dirigeant d’une entreprise individuelle, accède à une assurance civile professionnelle. Aujourd’hui, les plates-formes sont les premières à proposer cette garantie aux travailleurs inscrits sur leurs portails. En marchant sur les plates-bandes de ces néoemployeurs, la F3C invite les free-lances à plus d’indépendance.

Mutuelle de qualité

À cette assurance, elle associe un logiciel de gestion de la relation clients et un coffre-fort numérique. De quoi soutenir leur business. Mais l’offre a vocation à évoluer. « Les indépendants sont à la recherche de moyens d’expression et de protections collectives », parie Olivier Lelong, le syndicaliste à l’origine de cette initiative. Aux États-Unis, la Freelancers Union, une organisation à but non lucratif qui couvre différents risques (santé, accident, retraite) pour ses membres, fait figure de modèle. Selon les chiffres officiels, elle compte aujourd’hui 330 000 personnes.

En France, plusieurs initiatives émergent sur ce sujet. Créée en 2015, la start-up Wemind teste en ce moment ses services auprès d’un panel de travailleurs indépendants. Elle mise notamment sur une mutuelle santé de qualité. « En cas d’arrêt maladie, les free-lances ne peuvent compter que sur le RSA comme garantie de revenus. Les indépendants paient plus, mais sont généralement moins bien couverts », déplore Hind Elidrissi, cofondatrice de cette start-up. La question de la protection sociale de ces publics se pose de plus en plus. « Les autoentrepreneurs qui ne sont pas salariés veulent améliorer leur protection », confirme Grégoire Leclercq, président de la Fédération des autoentrepreneurs. La structure a d’ailleurs instauré un groupe de travail chargé de faire un état des lieux de l’offre de protection sociale à destination de ces indépendants. Qui devrait rendre ses conclusions en juin 2017.

Pour l’instant, l’offre existante peine à percer. À la Fédération des autoentrepreneurs, ils ne seraient que 10 000 environ sur 80 000 adhérents à avoir souscrit aux assurances maison « Assur’ei », proposées en collaboration avec un cabinet de courtage. « On offre toutes les garanties d’assurances existantes sur le marché, à des prix négociés pour des entreprises individuelles », précise Grégoire Leclercq. Responsabilité civile professionnelle, garantie décennale, protection juridique, santé-prévoyance, assurance multirisque, auto ou habitation font partie des contrats. « Mais pour l’instant la demande est encore modérée », estime-t-il. Le succès est pourtant capital pour convaincre les assureurs.

Comment intéresser cette catégorie ? Considérant que ces profils « se considèrent comme des professionnels », la Fédération des autoentrepreneurs espère aller plus loin en leur proposant une gamme d’outils à prix attractifs : ordinateurs, forfaits téléphoniques, logiciels de bureautique, véhicules de transport… De son côté, Wemind parie sur l’accès à la location. C’est pourquoi la start-up propose « une garantie logement collaborative ». Le principe : en étant cooptés par leurs pairs, les bénéficiaires gagnent la confiance des propriétaires. Reste à convaincre les réseaux d’agences immobilières de jouer le jeu, pour donner l’exemple.

Auteur

  • Catherine Abou El Khair