Le nouveau boss d’Air France se pose en pacificateur ? Le syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), majoritaire, prend acte mais attend des mesures, sur l’emploi et le périmètre de la compagnie. « Nous faisons le pari de la confiance », assure Véronique Damon, secrétaire générale, depuis deux ans, du syndicat en première ligne des conflits liés aux plans de restructuration. Bon point selon elle : « Jean-Marc Janaillac affiche sa volonté de développer la compagnie, à la différence de son prédécesseur, Alexandre de Juniac, qui était dans une logique comptable », note la quadra. Les pilotes ont payé leur tribut, avec des effectifs en chute de 14 % depuis 2012, à 3 388 équivalents temps plein.

Le projet, présenté début novembre, inquiète. Le développement promis prendra la forme d’une nouvelle compagnie, proposant dès fin 2017 des vols moins chers sur des lignes déficitaires, grâce à une baisse des coûts de 20 %.

Impossible, estime Véronique Damon, rappelant que le coût salarial charges comprises des pilotes long-courrier d’Air France est dans la moyenne européenne. Selon la direction, les pilotes, volontaires pour y être transférés, seront soumis à « des règles d’utilisation adaptées au positionnement concurrentiel ». Encore très flou… « Attention à ne pas créer un nouveau groupe de pilotes dans la maison mère », alerte la syndicaliste, pur produit maison (mère hôtesse de l’air, père pilote). Elle freine depuis des années l’envol de la filiale low cost Transavia. Et attend de pied ferme les négociations en février. Parmi ses revendications : le rééquilibrage entre Air France et KLM.