La protection sociale des travailleurs atypiques ? Une question que la primaire de la droite et du centre a à peine effleurée. Les droits au chômage ou à la formation dépendent actuellement du statut : salarié ou indépendant. Mais les deux peuvent se fondre ou se cumuler. Depuis fin 2015, l’Urssaf réclame la requalification des chauffeurs d’Uber en salariés. La création du statut d’autoentrepeneur en 2009 permet de cumuler activité en free-lance et salariat ou chômage, donnant naissance à de nouveaux pluriactifs, ou slashers (anglicisme basé sur la barre oblique séparant leurs métiers).
On compte près de 1,4 million de salariés pluriactifs, soit 5,4 % de la population active, qui complètent souvent des temps partiels contraints. Parmi eux, 450 000 exercent une même profession pour plusieurs employeurs (« pluriemployeurs »), 740 000 jonglent entre plusieurs postes pour une ou plusieurs entreprises (« pluriprofessions »). Parmi ces derniers, 38,4 % cumulent les statuts d’emploi : à la fois salariés et non salariés. Les pluriactifs parviennent à des durées habituelles hebdomadaires de 31 heures pour les « pluriprofessions » et de 27 heures pour les « pluriemployeurs » avec un employeur principal.
Le CDI concerne 86 % des salariés, dont un sur cinq à temps partiel. Mais en décrocher un devient de plus en plus aléatoire. Les contrats courts ont la cote.
> DES CDD TRÈS COURTS
Ils concernent près de 9 embauches sur 10. Le nombre de CDD de moins d’un mois dépasse 4 millions en 2015, soit un quasi triplement en quinze ans.
> CHOMEURS ET ACTIFS
La proportion de demandeurs d’emploi en activité réduite a triplé depuis le milieu des années 1990 et augmenté de plus de 80 % depuis 2008. Fin 2015, plus du tiers des 5,4 millions de demandeurs d’emploi (catégories A, B ou C) exerçaient une activité réduite.
> PEU DE CDI INTÉRIMAIRES
Le CDII rémunère à hauteur du Smic les intérimaires, même en dehors de leur mission. En échange, ils sont à la disposition de l’entreprise de travail temporaire. On compte 11 000 CDII en septembre, selon Prism’emploi. Bien loin des 20 000 contrats espérés d’ici à la fin 2017.
C’est le nombre d’autoentrepreneurs à fin 2015, en hausse de 4,2 % sur un an.
