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L’appli Heetch à la barre

Actu | A suivre | publié le : 05.12.2016 | Emmanuelle Souffi

C’est peu dire qu’ils en ont ras le compteur ! En juin dernier, après des appels relayés sur les réseaux sociaux, des chauffeurs de taxi en colère débarquent en masse au tribunal correctionnel de Paris pour porter plainte contre Heetch, l’application qui permet aux particuliers de jouer les taxis la nuit avec leur véhicule personnel. L’effet de perturbation est tel que le procès est reporté aux 8 et 9 décembre. Déjà mis à mal par Uber, les chauffeurs en colère reprochent à cette société fondée en 2013 d’encourager le travail déguisé et de favoriser une concurrence illégale.

Revenus plafonnés

Les jeunes dirigeants, Mathieu Jacob et Teddy Pellerin, qui se livrent à une véritable contre-offensive sur le Web, se défendent en avançant que les revenus des conducteurs sont plafonnés à 6 000 euros par an. Ce « gagne-pain » ne peut donc pas être assimilé à une véritable activité professionnelle, estiment-ils. Ils seraient près de 10 000 à effectuer plus de 50 000 trajets hebdomadaires à Paris, Lille et Lyon. À des tarifs défiants toute concurrence. Pour les taxis traditionnels, confrontés à des charges nettement plus importantes que ces chauffeurs d’un soir, les pertes de chiffre d’affaires peuvent être importantes. La plupart réclament des dommages et intérêts allant de 5 000 à 150 000 euros. Face à cette concurrence, l’État a d’ailleurs proposé de racheter les licences de ceux qui veulent quitter la profession et se reconvertir.

Poursuivi pour complicité d’exercice illégal de la profession de taxi, pratique commerciale trompeuse, organisation illégale d’un système de mise en relation de clients avec des chauffeurs non professionnels, Heetch pourrait connaître le même sort qu’UberPop. Ce ­service de transport entre particuliers lancé avec succès par le géant américain Uber a été condamné à de multiples reprises aussi bien en France qu’à l’étranger. Et depuis interdit…

Auteur

  • Emmanuelle Souffi