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Pas neutre, le bonus au bon comportement

Le journal des RH | Protection sociale | publié le : 04.10.2016 | Séverine Charon

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Pas neutre, le bonus au bon comportement

Crédit photo Séverine Charon

La collecte, par des complémentaires santé, de données liées au comportement des assurés suscite des interrogations.

Début septembre, Generali présentait Vitality, un service disponible début 2017 pour les assurés adhérents d’un contrat santé ou prévoyance collectif. Un dispositif facultatif qui « encourage et récompense les utilisateurs afin d’améliorer leur santé et leur bien-être ». Le programme en ligne, interactif, engage à suivre une démarche d’amélioration de son mode de vie et de son comportement. Au fil du temps, l’assuré répond à des questions sur son état de santé et ses habitudes. Generali Vitality dispense des conseils, oriente vers des prestations gratuites (arrêt du tabac) et accorde des réductions pour des services payants ou des objets connectés. À chaque date anniversaire de l’engagement, les comportements vertueux sont récompensés par des bons d’achat dans le domaine du loisir (Fnac, Club Med…).

Conseils personnalisés

Generali n’est pas le premier à s’engager dans cette voie. Le pionnier Harmonie Mutuelle a lancé début 2015 un site et une application mobile proposés par son partenaire Betterise, société dont l’un des actionnaires est le médiatique Michel Cymes, présentateur du « Magazine de la santé » sur France 5. Pour chacun de ses thèmes (travail, tabac, poids, sommeil…), le programme délivre des conseils personnalisés, dispensés au gré des connexions. En septembre 2015, le courtier Siaci Saint Honoré a mis en place MyPrevention. Un site qui offre serious games, encyclopédie médicale, plate-forme d’écoute ou coaching.

Faut-il se réjouir de ces initiatives récentes ? Generali Vitality a en tout cas fait grand bruit dans l’Hexagone avant l’été au moment de son lancement… en Allemagne. Notre ministre de la Santé, Marisol Touraine, l’avait alors vertement critiqué, notamment parce qu’outre-Rhin le comportement de l’assuré est récompensé par une réduction de cotisations. Ce que la loi ne permet pas en France.

Avec ces programmes se pose la question de la confidentialité, de la sécurité et de l’usage des données collectées. Un sujet d’actualité, et pas théorique du tout. Dès 2017, Harmonie Mutuelle prévoit ainsi de restituer à ses clients des données, compilées et anonymisées, issues des programmes suivis par leurs salariés.

Auteur

  • Séverine Charon