On n’avait encore jamais vu un livre d’économie se retrouver au cœur d’une polémique de rentrée littéraire. C’est bien pourtant ce qui arrive au fruit de la dernière collaboration de Pierre Cahuc et d’André Zylberberg, théoriciens du fonctionnement du marché du travail. Les deux économistes s’en prennent à ce qu’ils nomment le « négationnisme économique », un titre ressenti comme une provocation par certains de leurs confrères qu’ils épinglent sans les nommer. Leur thèse ? L’économie est une vraie science, dont une partie des conclusions, certes toujours soumises à discussion comme pour toute science expérimentale, peut être considérée à un moment donné comme prouvée, et donc peu réfutable. Mais les exemples qu’ils donnent sont souvent des sujets qui continuent de diviser dans le débat public. Parmi eux : l’idée que le salaire minimum en France détruit des emplois peu qualifiés, que les hausses d’impôt pénalisent l’activité ou encore, bien sûr, que la réduction du temps de travail ne crée pas d’emplois. Autant de points de vue qui n’en sont plus pour Cahuc et Zylberberg, car ils jugent qu’ils sont devenus des acquis de la connaissance économique. On imagine l’indignation de tous ceux qui soutiennent des thèses contraires sur ces différentes problématiques.

Le Négationnisme économique. Et comment s’en débarrasser, Pierre Cahuc et André Zylberberg. Éd. Flammarion, 240 pages, 18 euros.