La tension ne cesse de monter en Argentine depuis l’arrivée au pouvoir du libéral Mauricio Macri en décembre 2015. Durant trois jours début septembre, des centaines de milliers de personnes ont manifesté leur ras-le-bol dans la rue. Point d’orgue d’une crise déclarée depuis plusieurs mois.

Les prix de l’eau et de l’énergie ont explosé. Le taux de chômage atteint 9,3 % en juillet 2016. Le nouveau gouvernement a supprimé plusieurs dizaines de milliers de postes dans les administrations publiques, marquant une rupture avec l’ère Kirchner. « La droite au pouvoir a fait le ménage. Beaucoup de contractuels ont été touchés par la première vague. D’autres coupes budgétaires vont venir », explique Christophe Ventura, chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques, spécialiste de l’Amérique latine. Les centrales syndicales ont lancé un premier appel à manifester en avril. Fait nouveau, la Confédération générale du travail, dont le courant majoritaire est historiquement proche de l’État, marque aujourd’hui son opposition.

Sourd aux critiques, le gouvernement se concentre sur le secteur privé où 120 000 emplois ont été détruits depuis le début de l’année. Pour endiguer la crise, il parie sur l’emploi des jeunes. Un projet de loi prévoit des baisses de charges pour l’embauche de moins de 24 ans. Reste à convaincre le Congrès, dominé par l’opposition et sous influence syndicale.