Abaisser la durée d’indemnisation des chômeurs seniors à deux ans « n’est clairement pas souhaitable », indique une étude de Bruno Coquet pour l’OFCE. Alors que l’Unedic affiche un déficit cumulé de 30 milliards d’euros, les partisans de cette mesure pourfendent la « générosité » dont bénéficieraient les plus de 50 ans : trois années d’indemnisation contre deux pour les autres actifs, avec la possibilité d’un maintien jusqu’à l’âge de la retraite. Coûteux, inéquitable, le système n’inciterait pas à la recherche d’emploi. Il remplacerait même les anciennes préretraites, à rebours des politiques publiques de recul de l’âge de départ à la retraite. Mais, à y regarder de plus près, le régime des plus de 50 ans est excédentaire de 1,5 milliard d’euros et répond à leur problématique de chômage longue durée. Quant aux « préretraites Unedic », qui doivent leur nom au « pic de sorties de l’emploi que l’on observe à l’approche de l’âge légal de la retraite », elles concernent « environ 4,6 % des sorties d’emploi pour motif de licenciement ou de rupture conventionnelle ». Soit 30 000 personnes sur un volume de 750 000 seniors au chômage en 2012. Le surcoût ? « 100 millions d’euros par an » sur les 6,6 milliards d’euros d’indemnités versées aux 50 ans et plus ! D’autres pistes de réforme semblent plus pertinentes à l’auteur, tel le remplacement de l’allocation spécifique de solidarité par le RSA, « le bon instrument pour lutter contre la pauvreté ». Un dispositif qui, tout comme le maintien des indemnités dans l’attente de l’âge de la retraite, relève de la solidarité, pas de la logique assurantielle. Et les jeunes dans tout ça ? « Parmi les pays ayant adopté un système contributif, c’est en France qu’ils sont le mieux indemnisés », répond Bruno Coquet.