Tout au long de ma carrière, tant en entreprise qu’à l’UIMM et au Medef, j’ai constaté que le dialogue social est perçu comme une matière d’experts, traitée le plus souvent par des juristes. Or c’est un véritable levier de performance de l’entreprise. Nous voulons participer à ce que Jean-Denis Combrexelle recommandait dans son rapport en septembre 2015 : le développement de la culture du dialogue social dans l’enseignement supérieur. Il était important de produire des travaux académiques sur le sujet dans une école de commerce.
En plus des recherches, il s’agit d’identifier les bonnes pratiques d’entreprises et d’être un lieu d’échange international. Une fois que nous aurons rassemblé assez de matière sur le sujet, cela permettra d’irriguer les enseignements et les formations de l’ESCP Europe. Cela viendra nourrir des modules de formation des étudiants mais aussi des managers et dirigeants qui participent à un MBA ou à un executive master.
D’abord de façon très pragmatique. Au fur et à mesure de nos recherches, nous pourrons densifier les formations avec nos connaissances. En fin d’année, je l’espère, nous pourrons également organiser un colloque sur le sujet pour présenter nos premiers travaux. C’est un work in progress qui débute à peine.
Nous avons déjà quelques pistes de recherche. D’abord, ce que nous appelons les nouvelles formes de microtravail, l’économie du partage et leurs conséquences sur le dialogue social. Nous souhaitons aussi mieux étudier le lien entre syndicalisation et satisfaction au travail. Ou encore innovation et dialogue social, ou comment celui-ci contribue aux évolutions organisationnelles et technologiques. Enfin, nous allons nous intéresser aux conséquences de la participation des salariés à la gouvernance des entreprises en termes de performance économique.
La direction scientifique est assurée par deux professeurs de l’ESCP, une Grecque et un Français, spécialisés dans le champ de la négociation collective et du dialogue social. Les autres chercheurs viennent d’horizons différents pour avoir une approche globale du sujet. Surtout, nous nous entourons de spécialistes étrangers : Américains, Britanniques, Allemands, Scandinaves ainsi que Chinois et Indiens. Cela nous permettra de profiter de leur expertise sur le côté business, plus développée que chez nous.
