Cinq mille ! En plein milieu de la torpeur estivale, l’annonce a fait l’effet d’un coup de tonnerre dans le monde des télécommunications. C’est en effet le nombre d’emplois que Patrick Drahi envisage de supprimer chez SFR d’ici à 2019. Soit un tiers des effectifs. Ces coupes claires à venir relevaient du secret de polichinelle. En rachetant le leader du mobile, en 2014, pour 13 milliards d’euros, le patron d’Altice avait promis de ne pas licencier durant trois ans. La trêve s’achève donc en juillet 2017…
Les négociations ont démarré sur les chapeaux de roue. Un accord sur un plan de départs volontaires a été signé le 4 août par la CFDT et l’Unsa, syndicats majoritaires dans la maison. Pour inciter les salariés à prendre massivement la porte, le patron de Numericable met la main au porte-monnaie. Les partants toucheront une indemnité de 2,5 mois de salaire brut par année d’ancienneté. Un millier de départs interviendrait cette année, le reste s’étalant entre mi-2017 et 2019. Début août, la ministre du Travail a reçu les syndicats. Pointant la dégradation des conditions de travail, la CGT et la CFE-CGC ont déposé un préavis de grève pour le 6 septembre. Malgré l’ampleur du choc, pas sûr que les salariés se mobilisent en masse dans un univers peu habitué aux combats collectifs.
Pour redresser SFR, qui a perdu 861 000 abonnés mobiles et 109 000 fixes en un an, Patrick Drahi multiplie les mesures d’économie. Dès septembre, les points de distribution vont être réorganisés. Malgré la guerre des prix, le chiffre d’affaires du groupe a moins reculé que prévu (– 4,2 %). Évalué à 800 millions d’euros, le coût des départs devrait, lui, être vite absorbé : l’allégement de la masse salariale atteindra 400 millions d’euros par an…
