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Dire adieu à la bureaucratie

Idées | Livres | publié le : 03.06.2016 | J. M.

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Dire adieu à la bureaucratie

Crédit photo J. M.

Les services de l’État ne sont pas condamnés à l’inertie. Ils fourmillent même d’initiatives visant à les transformer. Un plaidoyer bienvenu pour un renouveau du secteur public.

Non, la fonction publique française n’est pas vouée à l’immobilisme, comme il est de bon ton de s’en désoler aujourd’hui. L’économiste Yann Algan, qui enseigne à Sciences po, et l’ex-numéro deux de Pôle emploi, Thomas Cazenave, qui vient de rejoindre Emmanuel Macron à Bercy comme dircab adjoint, croient possible de faire émerger dans l’Hexagone une action publique adaptée à l’ère numérique.

Pour en faire la démonstration, ils ont demandé des contributions aux meilleurs experts de la modernisation du secteur public. Jack Azoulay, chargé des nouveaux services de La Poste, explique comment il tente de déployer cette mission avec les postiers : recyclage du papier de bureau, valorisation de l’expérience client pour les guichetiers, facteurs « connectés »… Jean Bassères, patron de Pôle emploi, raconte sa « chasse à la complexité » à travers notamment une autonomisation croissante des conseillers, tandis que Bruno Mettling, ex-directeur général adjoint responsable des RH d’Orange, fait le bilan du long travail mené au sein de l’opérateur pour rétablir la confiance après l’épisode des suicides.

En conclusion de l’ouvrage, deux sociologues, Henri Bergeron et Patrick Castel, livrent leur diagnostic sur la conduite du changement au sein des politiques publiques. La réforme, ça s’apprend, soulignent-ils. Selon eux, celle-ci doit non seulement passer par un apprentissage collectif de la régulation du changement, mais aussi se mener par petits pas successifs pour contourner les blocages.

L’enjeu est immense, rappellent les coordinateurs du livre. Et pas seulement pour le secteur public. « L’organisation hiérarchique et les frustrations qu’elle engendre ont des coûts humains considérables, particulièrement en France où les relations entre employés et managers sont les plus conflictuelles parmi l’ensemble des pays de l’OCDE », écrivent-ils. Et ceux-ci de rappeler que les fonctionnaires ont à y gagner : « Faire le pari de la confiance est avant tout un gage de meilleure satisfaction au travail. » Pour sûr une heureuse initiative.

L’État en mode start-up, sous la direction de Yann Algan et Thomas Cazenave. Éditions Eyrolles. 232 pages, 17 euros.

Auteur

  • J. M.