L’obsession fiscale est une des maladies les mieux partagées en France. Si la croissance française se traîne, affirment les uns, c’est parce que les revenus ne sont pas assez partagés, donc qu’il faut accroître la pression fiscale sur les hautes rémunérations ; les autres professent que la raison en est un niveau de prélèvement décourageant pour l’initiative privée. Yves Jacquin Depeyre se range dans ce second camp. Avocat fiscaliste, il prône une réconciliation des Français avec leurs impôts. « Les effets d’une fiscalité mal calibrée peuvent, en quelques dizaines d’années, vider un pays de sa substance économique », explique-t-il. Selon lui, « le patrimoine total des contribuables français en termes réels, c’est-à-dire net de toute inflation, a fortement diminué depuis 1981 ». Mais comme les statistiques de l’Insee ne distinguent pas les contribuables résidents et non résidents, cette évolution est invisible. Pourtant, il est possible de faire preuve d’un peu d’intelligence fiscale. En alignant la fiscalité des résidents et des non-résidents. En simplifiant les impôts sur les successions. Des recettes nouvelles pourraient venir d’une fiscalité frappant les maîtres de l’Internet et traquant le « hors système ». Enfin, la révolution numérique offre une occasion unique de récupérer d’importants montants liés à la fraude.

La Réconciliation fiscale, Yves Jacquin Depeyre. Éditions Odile Jacob. 214 pages, 22,90 euros.