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François Hommeril, Alain Giffard : Duo de compromis pour la CFE-CGC

Actu | Eux | publié le : 03.05.2016 | Anne-Cécile Geoffroy

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François Hommeril, Alain Giffard : Duo de compromis pour la CFE-CGC

Crédit photo Anne-Cécile Geoffroy

Sauf improbable coup de théâtre d’ici au 10 mai – date officielle de clôture des candidatures –, c’est un trio d’hommes qui prendra les manettes de la CFE-CGC les 1er et 2 juin lors du congrès de Lyon. Désavouée fin 2015 par la Fédération de l’énergie dont elle est issue, Carole Couvert n’aura donc pas pu briguer un second mandat. Son successeur ? François Hommeril, l’homme qu’elle avait battu voilà trois ans. Les fédérations de la maison sont en effet parvenues à se mettre d’accord sur son nom. Et sur ceux de ses colistiers : Alain Giffard, futur secrétaire général, et Franck Zid, reconduit comme trésorier.

Cette liste unique assure à la Confédération des cadres de ne pas rejouer le tumultueux congrès de Saint-Malo, en 2013. Elle est le fruit d’un habile compromis politique entre deux camps. Celui de l’industrie, emmené par la Métallurgie et la Chimie, dont est issu François Hommeril, et celui des services, piloté par la Banque (SNB). Celle-ci, soutien inébranlable de la présidente sortante, roulait pour Alain Giffard (62 ans), qui y milite depuis ses 19 ans. Résultat, François Hommeril, 54 ans, fait très attention à ne pas se poser en revanchard. Loyal, très fidèle selon ses proches, lui-même le martèle : « Carole se serait représentée, je l’aurais soutenue. » La place se libérant, le désir s’est réveillé. « Je voulais présenter ma candidature pour rassembler tout le monde. Rien de ce qui se passe à la confédération ne m’est indifférent », soutient ce docteur en physique qui entend redonner à son syndicat « lisibilité et visibilité ». « Nous devons remettre à jour notre corpus de valeurs. La parole syndicale, ce qu’elle représente de vision progressiste du monde, n’est pas audible », regrette ce père de cinq enfants. Un programme qui devrait plaire au Medef et à la CFDT, qui jugeaient l’équipe précédente sans colonne vertébrale.

Militant depuis le début des années 1990, le futur patron a fait toute sa carrière chez Pechiney, devenu Rio Tinto. Méthodiquement, il y a gravi les échelons. Délégué syndical puis coordinateur, il s’est aussi frotté aux structures territoriales. En 2006, ce fort en gueule qui a appris à dompter son caractère rejoint la Rue du Rocher. En qualité de secrétaire national chargé des questions européennes et internationales puis de la formation. « François n’est pas un ambitieux, dans le mauvais sens du terme. Il sait gérer les questions conflictuelles de façon responsable », assure Véronique Biarnaix-Roche, secrétaire CFE-CGC du comité européen de Rio Tinto. « C’est un homme de dialogue qui a des valeurs bien ancrées et les défend, ajoute Jean-François Foucard, le Monsieur Emploi et Formation de la Métallurgie. C’est aussi un manager qui sait parfaitement organiser le travail en équipe. »

Une qualité bienvenue dans la maison confédérale, qui a vu se développer un véritable malaise social parmi ses salariés au fil de la précédente mandature. Avec Alain Giffard, le nouveau président y est attendu impatiemment. « On espère que l’alchimie entre les deux se fera. Les échéances l’imposent », souligne Régis dos Santos, patron du SNB CFE-CGC. De fait, le programme s’annonce chargé. Au menu, entre autres, représentativité, statut de l’encadrement, fusion des branches professionnelles.

Auteur

  • Anne-Cécile Geoffroy