logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Le journal des RH

L’intérim s’enthousiasme pour le CDI intérimaire

Le journal des RH | Conseil | publié le : 03.04.2016 | E. B.

Image

L’intérim s’enthousiasme pour le CDI intérimaire

Crédit photo E. B.

Le CDI intérimaire décolle enfin. Les professionnels de l’intérim ont à cœur de démontrer son utilité.

Cocorico ! C’est un mélange de cris de victoire et de soulagement que la profession du travail intérimaire a poussé à la mi-mars. Une étude de Prism’emploi, le syndicat professionnel du secteur, a révélé que deux ans après son entrée en vigueur, le CDI intérimaire avait séduit quelque 6 000 personnes. Une aubaine pour la profession qui peut espérer atteindre son objectif de 20 000 contrats en 2017. Mais aussi un soulagement, alors qu’à peine 500 CDII avaient été signés au cours de l’année 2014.

Pour les responsables des différents réseaux, la loi Rebsamen du 17 août 2015 a fait toute la différence. « Elle a exempté le CDII du délai de carence entre deux missions sur le même poste et a porté la durée maximale de la mission de dix-huit à trente-six mois », détaille Nicolas Smeets, directeur support aux opérations chez ManpowerGroup. L’effet a été immédiat. Entre septembre et décembre 2015, 2 300 CDII environ ont été conclus, précise l’étude de Prism’emploi.

C’est peu dire que les débuts ont été laborieux. « Au départ, il a fallu présenter le CDII à nos équipes en agence ainsi qu’aux clients et aux intérimaires. Les premières étaient incrédules et les autres plutôt méfiants, ce qui ne nous a pas permis de recruter tout de suite », révèle Mélanie Devriese Frerot, responsable RH du personnel intérimaire chez Randstad. Les réseaux d’intérim s’attendaient à attirer les professionnels qualifiés dans les métiers pénuriques comme l’informatique ou des métiers de techniciens supérieurs. Un pronostic erroné. « Nous nous sommes vite rendu compte que le marché n’existait pas pour ces profils », indique Nicolas Smeets.

Turnover important

À l’inverse, le statut a attiré des profils moins qualifiés. Chez Randstad, les demandes concernent d’abord les manutentionnaires, préparateurs de commandes, caristes ou chauffeurs de poids lourd. Un constat partagé peu ou prou dans les autres réseaux. De plus, alors que ce sont surtout les grandes entreprises qui ont recours à l’intérim, 37 % des CDII sont en mission dans des PME de moins de 50 salariés. Et 74 % travaillent dans des entreprises de moins de 200 personnes. « Les responsables de PME y voient l’opportunité de se constituer un vivier de candidats potentiels », analyse Christophe Boniface, responsable des CDII chez Adecco. De quoi expliquer aussi le taux non négligeable de démissions. Ainsi, 300 personnes sur les 2 900 signataires de CDII chez Adecco sont déjà parties. Et elles sont une centaine sur les 2 000 embauchées par Manpower. « Le fait que nous les ayons recrutées rassure les clients qui leur proposent ensuite des postes », analyse Christophe Boniface.

Cette tendance devrait perdurer. Car les salariés intérimaires, non contents d’accumuler de l’expérience, peuvent profiter de formations. Chez Adecco, 40 % d’entre eux sont ainsi inscrits dans un parcours et l’enseigne a également recruté des jeunes en alternance. Du côté de Randstad, on prévoit la mise en place d’entretiens annuels. Objectif : leur permettre de développer de nouvelles compétences pour rebondir selon les besoins du marché.

Auteur

  • E. B.