Nous sommes l’une des seules structures nationales à accompagner les CFA sur la pédagogie des formateurs, le management de projets ainsi que sur les questions stratégiques qui émergent aujourd’hui.
Les directeurs doivent aujourd’hui concilier les attentes des financeurs régionaux, les enjeux de leurs organismes gestionnaires et des branches, et la dimension économique et sociale du territoire d’implantation. Cette complexité renforce l’importance du projet d’établissement et du dialogue avec les institutions. L’exemple le plus récent est la politique voulue par la région Ile-de-France avec le contrat de performance des établissements qui implique un nouveau mode de pilotage prenant en compte l’ensemble des tensions, aussi bien financières que sur l’emploi, et renforçant l’évaluation.
Le cas de la Bretagne est intéressant. Depuis 2012, la région a mis en place la démarche Bretagne qualité alternance. Chaque CFA doit proposer un projet avec des indicateurs de performance et négocier une enveloppe financière correspondante. Les établissements se mettent dans une logique de négociation avec les régions et, surtout, doivent passer de la gestion de dispositifs à une posture d’évaluation de la performance globale. C’est un vrai changement de paradigme.
Ils sont interpellés explicitement ou implicitement sur la relation qu’ils ont avec les entreprises, les jeunes et les familles. D’une certaine façon, les CFA doivent développer une « relation de service » avec les différents acteurs, être plus proches du tissu économique pour être en prise avec l’évolution des métiers. Les CFA doivent, dans un cadre contraint, s’adapter aux besoins de l’entreprise. C’est ce qu’ont très bien fait les établissements de la branche propreté sur la question du développement durable en faisant fortement évoluer les formations proposées.
Les CFA sont confrontés à la nécessité de mieux travailler sur la relation entre les jeunes et les employeurs. Savoir aider l’entreprise quand l’apprenti rencontre une difficulté, pouvoir mettre en place des outils pour sortir de l’impasse, c’est d’abord trouver plus de souplesse. À moyens constants, cela peut passer par la mise en place d’autres modalités pédagogiques – pédagogie de projet, formation en ligne – afin de dégager du temps pour l’accompagnement. Pour cela, il faut donc aussi revoir le mode de financement. Un grand chantier.